Trois jours après qu’un homme armé d’un couteau ait été abattu par la police sur le Cours Napoléon, dans un communiqué transmis à la presse ce mardi, le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, revient en détail sur le déroulé des faits. À l’issue des premières investigations, le parquet estime que les policiers ont agi en état de légitime défense face à une attaque imminente et relève que le jeune Sénégalais avait déjà été hospitalisé sous contrainte en raison d’une psychose évoluant sur fond de polytoxicomanie en début d'année.
Trois jours après les faits survenus samedi sur le Cours Napoléon à Ajaccio, et alors que l’affaire suscite toujours une vive émotion dans la cité impériale, dans un communiqué diffusé ce mardi matin à la presse, le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, détaille le déroulé précis des événements ayant conduit à la mort de Muhamed Gueye, atteint par des tirs policiers, lors d’une intervention des forces de l’ordre après que celui-ci se soit montré menaçant et vindicatif alors qu’il était armé d’un couteau.
Selon les éléments recueillis par la police judiciaire, les investigations « permettent de confirmer trois temps dans l’action de Mouhamed Gueye le jour des faits », débutant dès la matinée du samedi 20 décembre. Aux alentours de 9 heures, l’homme se présente dans un bureau de tabac d’Ajaccio, boulevard Dominique Paoli, et s’en prend « de manière agressive à l’employée de l’établissement afin de retirer une somme d’argent MONEYGRAM », sans y parvenir. Le parquet précise qu’il « s’était montré virulent dans ses paroles », nécessitant l’intervention du gérant. La scène se poursuit vers 12h, alors que Muhamed Gueye revient dans le même établissement et se montre à nouveau « virulent ». L’exploitation des images de vidéosurveillance établit alors qu’il porte « un coup au visage d’une cliente avant de lui subtiliser son téléphone et essaye de porter des coups avec ses deux couteaux (un dans chaque main) ». La vidéo permet également de constater qu’il quitte les lieux « en trottinette à 12h07 », en direction du secteur du Cours Napoléon.
C’est là qu’il est repéré par un premier équipage de police secours, grâce au signalement diffusé. Il est retrouvé assis « les mains dans les poches, sur le rebord d’une fenêtre » à hauteur du Café de la Gare. Les policiers descendent alors de leur véhicule « sans sortir leur arme » et déclinent leur identité, lui demandant « de se lever et d’enlever les mains de ses poches ». L’individu refuse, s’énerve, et l’un des policiers aperçoit « un couteau à manche noir dépassant de sa poche droite ». Lorsque Muhamed Gueye tente de s’en saisir, le fonctionnaire parvient à faire tomber l’arme, se blessant toutefois légèrement au pouce en « effleurant la lame du couteau ».
Deux utilisations successives du pistolet à impulsion tentées « sans succès »
Dès lors, la situation se dégrade rapidement. Les policiers ne parviennent pas à maîtriser l’individu, qui sort alors « un nouveau couteau avec lequel il essayait d’atteindre les policiers ». « Ceux-ci se reculaient pour éviter d’être touchés. Un des policiers sortait alors son arme de service, se reculait sur la route et mettait en joue l’individu qui lui disait « je n’ai plus rien à perdre ; moi, je vais m’occuper de toi ». Puis, il se saisissait de sa trottinette et la jetait en direction du policier qui réussissait à l’éviter. Voyant qu’il n’avait pas atteint le policier Muhamed Gueye le regardait et passait son pouce sous sa gorge pour faire un signe d’égorgement. Les policiers continuaient de lui enjoindre de lâcher son couteau », dévoile le procureur.
Muhamed Gueye poursuit ensuite sa remontée du Cours Napoléon, couteau à la main, suivi par trois policiers, dont deux le mettent en joue, tout en lui enjoignant à plusieurs reprises de lâcher son arme. À hauteur du fleuriste Lily Fleurs, un second équipage du GSP arrive sur place. Le jeune homme se saisit alors de divers objets présents sur le trottoir — « cagettes, tasses, objets de décoration » — qu’il projette en direction des policiers. Deux utilisations successives du pistolet à impulsion électrique sont tentées, « toujours sans succès ».
Pendant ce temps, le parquet indique que le jeune Sénégalais « poursuivait sa remontée du Cours Napoléon en agitant son couteau » et qu’il « essayait de s’en prendre à des passants avec son couteau », contraignant ces derniers à esquiver et à se réfugier dans les commerces environnants. À hauteur du portail de l’école Saint-Paul, un policier tente de le maîtriser à l’aide d’une chaise, sans y parvenir. Repoussé, le fonctionnaire chute au sol. Muhamed Gueye se dirige alors « précipitamment vers deux autres policiers avec le bras levé et le couteau dirigé vers eux ». « Les policiers qui lui demandaient une nouvelle fois de lâcher son couteau. Muhamed Gueye se dirigeait d’abord vers un des policiers qui parvenait à l’esquiver puis en direction d’un autre policier en pointant son couteau sur lui pour le poignarder ; un témoin décrivait alors Muhamed Gueye comme se dirigeant vers le policier « de façon déterminée et menaçante ». Une chaise était jetée sur l’assaillant qui ne permettait toujours pas de l’arrêter. Puis, un des policiers, tout en reculant et après d’ultimes sommations faites à l’individu de s’arrêter, finissait par tirer a priori à trois reprises au niveau du thorax de l’individu lorsque celui-ci se situait à environ 100 ou 150 centimètres de lui », relate le procureur en ajoutant que « les premiers passants auditionnés indiquent que les policiers « avaient selon eux fait tout leur possible pour intimer à l’individu de lâcher son couteau et pour repousser le plus possible l’usage de leur arme ».
Les policiers « ont agi en état de légitime défense face à une attaque imminente et injustifiée »
Selon le parquet, ces derniers estiment que les fonctionnaires « n’avaient plus d’autre alternative pour sauvegarder leur intégrité et celle d’autrui », un déroule des faits que confirme « l’exploitation de la caméra de vidéoprotection municipale ». De facto, et si de « nombreuses investigations restent encore à diligenter » à ce stade, le parquet estime que les premiers éléments de l'enquête permettent d'établir que les policiers « ont agi en état de légitime défense face à une attaque imminente et injustifiée au regard de l’état de la menace et du péril pour eux-mêmes et pour les autres passants nombreux à cette période de l’année dans une rue particulièrement fréquentée à l’abord des fêtes de Noël ». « L’information judiciaire devra approfondir ces premiers éléments ce qui a justifié l’absence de saisine de l’IGPN à ce stade des investigations », précise-t-il.
Les investigations menées sur la personnalité et le passé de Muhamed Gueye ont par ailleurs permis d’établir que le jeune Sénégalais de 26 ans était entré en France en septembre 2020 avec un visa étudiant renouvelé en 2023, qu’il avait travaillé comme commis de cuisine en Haute-Corse et à Ajaccio, et qu’il disposait « d’une fausse carte d’identité de nationalité belge ». Le parquet évoque également des antécédents psychiatriques l'ayant conduit à fréquenter différents établissements parisiens, indiquant qu’il avait été notamment hospitalisé sous contrainte en mars 2025 « en raison d’une psychose évoluant sur fond de polytoxicomanie ».
Une autopsie réalisée ce mardi
Alors qu’une autopsie doit être réalisée ce mardi, des analyses toxicologiques devront permettre de déterminer si l’homme avait consommé de l’alcool ou des stupéfiants. Le procureur de la République annonce en outre qu'un « magistrat instructeur sera saisit des faits dans la journée afin de permettre aux victimes de se signaler et de déposer plainte si elles le souhaitent ».
Selon les éléments recueillis par la police judiciaire, les investigations « permettent de confirmer trois temps dans l’action de Mouhamed Gueye le jour des faits », débutant dès la matinée du samedi 20 décembre. Aux alentours de 9 heures, l’homme se présente dans un bureau de tabac d’Ajaccio, boulevard Dominique Paoli, et s’en prend « de manière agressive à l’employée de l’établissement afin de retirer une somme d’argent MONEYGRAM », sans y parvenir. Le parquet précise qu’il « s’était montré virulent dans ses paroles », nécessitant l’intervention du gérant. La scène se poursuit vers 12h, alors que Muhamed Gueye revient dans le même établissement et se montre à nouveau « virulent ». L’exploitation des images de vidéosurveillance établit alors qu’il porte « un coup au visage d’une cliente avant de lui subtiliser son téléphone et essaye de porter des coups avec ses deux couteaux (un dans chaque main) ». La vidéo permet également de constater qu’il quitte les lieux « en trottinette à 12h07 », en direction du secteur du Cours Napoléon.
C’est là qu’il est repéré par un premier équipage de police secours, grâce au signalement diffusé. Il est retrouvé assis « les mains dans les poches, sur le rebord d’une fenêtre » à hauteur du Café de la Gare. Les policiers descendent alors de leur véhicule « sans sortir leur arme » et déclinent leur identité, lui demandant « de se lever et d’enlever les mains de ses poches ». L’individu refuse, s’énerve, et l’un des policiers aperçoit « un couteau à manche noir dépassant de sa poche droite ». Lorsque Muhamed Gueye tente de s’en saisir, le fonctionnaire parvient à faire tomber l’arme, se blessant toutefois légèrement au pouce en « effleurant la lame du couteau ».
Deux utilisations successives du pistolet à impulsion tentées « sans succès »
Dès lors, la situation se dégrade rapidement. Les policiers ne parviennent pas à maîtriser l’individu, qui sort alors « un nouveau couteau avec lequel il essayait d’atteindre les policiers ». « Ceux-ci se reculaient pour éviter d’être touchés. Un des policiers sortait alors son arme de service, se reculait sur la route et mettait en joue l’individu qui lui disait « je n’ai plus rien à perdre ; moi, je vais m’occuper de toi ». Puis, il se saisissait de sa trottinette et la jetait en direction du policier qui réussissait à l’éviter. Voyant qu’il n’avait pas atteint le policier Muhamed Gueye le regardait et passait son pouce sous sa gorge pour faire un signe d’égorgement. Les policiers continuaient de lui enjoindre de lâcher son couteau », dévoile le procureur.
Muhamed Gueye poursuit ensuite sa remontée du Cours Napoléon, couteau à la main, suivi par trois policiers, dont deux le mettent en joue, tout en lui enjoignant à plusieurs reprises de lâcher son arme. À hauteur du fleuriste Lily Fleurs, un second équipage du GSP arrive sur place. Le jeune homme se saisit alors de divers objets présents sur le trottoir — « cagettes, tasses, objets de décoration » — qu’il projette en direction des policiers. Deux utilisations successives du pistolet à impulsion électrique sont tentées, « toujours sans succès ».
Pendant ce temps, le parquet indique que le jeune Sénégalais « poursuivait sa remontée du Cours Napoléon en agitant son couteau » et qu’il « essayait de s’en prendre à des passants avec son couteau », contraignant ces derniers à esquiver et à se réfugier dans les commerces environnants. À hauteur du portail de l’école Saint-Paul, un policier tente de le maîtriser à l’aide d’une chaise, sans y parvenir. Repoussé, le fonctionnaire chute au sol. Muhamed Gueye se dirige alors « précipitamment vers deux autres policiers avec le bras levé et le couteau dirigé vers eux ». « Les policiers qui lui demandaient une nouvelle fois de lâcher son couteau. Muhamed Gueye se dirigeait d’abord vers un des policiers qui parvenait à l’esquiver puis en direction d’un autre policier en pointant son couteau sur lui pour le poignarder ; un témoin décrivait alors Muhamed Gueye comme se dirigeant vers le policier « de façon déterminée et menaçante ». Une chaise était jetée sur l’assaillant qui ne permettait toujours pas de l’arrêter. Puis, un des policiers, tout en reculant et après d’ultimes sommations faites à l’individu de s’arrêter, finissait par tirer a priori à trois reprises au niveau du thorax de l’individu lorsque celui-ci se situait à environ 100 ou 150 centimètres de lui », relate le procureur en ajoutant que « les premiers passants auditionnés indiquent que les policiers « avaient selon eux fait tout leur possible pour intimer à l’individu de lâcher son couteau et pour repousser le plus possible l’usage de leur arme ».
Les policiers « ont agi en état de légitime défense face à une attaque imminente et injustifiée »
Selon le parquet, ces derniers estiment que les fonctionnaires « n’avaient plus d’autre alternative pour sauvegarder leur intégrité et celle d’autrui », un déroule des faits que confirme « l’exploitation de la caméra de vidéoprotection municipale ». De facto, et si de « nombreuses investigations restent encore à diligenter » à ce stade, le parquet estime que les premiers éléments de l'enquête permettent d'établir que les policiers « ont agi en état de légitime défense face à une attaque imminente et injustifiée au regard de l’état de la menace et du péril pour eux-mêmes et pour les autres passants nombreux à cette période de l’année dans une rue particulièrement fréquentée à l’abord des fêtes de Noël ». « L’information judiciaire devra approfondir ces premiers éléments ce qui a justifié l’absence de saisine de l’IGPN à ce stade des investigations », précise-t-il.
Les investigations menées sur la personnalité et le passé de Muhamed Gueye ont par ailleurs permis d’établir que le jeune Sénégalais de 26 ans était entré en France en septembre 2020 avec un visa étudiant renouvelé en 2023, qu’il avait travaillé comme commis de cuisine en Haute-Corse et à Ajaccio, et qu’il disposait « d’une fausse carte d’identité de nationalité belge ». Le parquet évoque également des antécédents psychiatriques l'ayant conduit à fréquenter différents établissements parisiens, indiquant qu’il avait été notamment hospitalisé sous contrainte en mars 2025 « en raison d’une psychose évoluant sur fond de polytoxicomanie ».
Une autopsie réalisée ce mardi
Alors qu’une autopsie doit être réalisée ce mardi, des analyses toxicologiques devront permettre de déterminer si l’homme avait consommé de l’alcool ou des stupéfiants. Le procureur de la République annonce en outre qu'un « magistrat instructeur sera saisit des faits dans la journée afin de permettre aux victimes de se signaler et de déposer plainte si elles le souhaitent ».
