Couverture mobile en Corse : encore des zones blanches à résorber

Written on 11/27/2025
Julien Castelli

Ces zones blanches, là où le téléphone portable ne passe pas, sont identifiées de longue date, et l’Assemblée de Corse fait régulièrement le point sur le plan qui vise à les résorber. Encore ce jeudi, suite à une question orale posée par Cathy Cognetti, conseillère territoriale Un Soffiu Novu. Gilles Simeoni a détaillé les mesures en cours de déploiement à l’échelle de la Collectivité de Corse.

Cathy Cognetti n’a pas eu besoin d’aller bien loin pour illustrer son propos : « Je vais vous parler d’un endroit que je connais très bien, puisque c’est chez moi à Ponte Leccia. Quand vous descendez, à l’entrée, vous avez une borne électrique pour recharger votre voiture via une application dédiée. Mais faute de réseau, vous ne pouvez pas y accéder ! Comme le dirait Teatru Mascone : vous avez la fibre, mais comme vous avez pas le téléphone, vous pouvez pas recharger la voiture ! » La conseillère a également évoqué une mésaventure vécue par les habitants de Sainte-Lucie-de-Tallano, « qui sont restés deux jours sans téléphone. Ca pose problème pour la sécurité des personnes... »

La résorption de toutes les zones blanches, c’était l’objectif fixé en janvier 2018 dans le cadre du New Deal Mobile, du nom de l’accord passé entre l’ARCEP (l'Autorité de régulation des communications électroniques), l’État et les différents opérateurs téléphoniques, en vue d’améliorer la couverture mobile en France. « En Corse, a rappelé Gilles Simeoni, on avait mis en place une instance spécifique qui associait l’ensemble des partenaires, la Collectivité de Corse, les deux représentants de l’Association des maires, ainsi que les maires concernés. On avait identifié 126 sites pour résorber les zones blanches. Aujourd’hui, 79 sont opérationnels, et 47 sont en cours de déploiement. » Le président du conseil exécutif de Corse a précisé la logique qui prévaut dans la priorisation des zones blanches : « Ce sont des critères nationaux de fréquentation des routes, tout au long de l’année. En Corse, les routes prioritaires sont limitées à trois liaisons : Bastia-Bunifaziu, Aiacciu-Bunifaziu et Bastia-Corti. » Bien que prioritaires, ces axes n’en restent pas moins exempts de zones blanches, et Gilles Simeoni a énuméré les plus évidentes : « Canella et Alistro sur la RT 10, Fontanone, Barchetta, Ponte Leccia et Tavera sur la RT 20, Roccapina et Giuncheto sur la RT 40. »

Que peut faire la CDC ?

Si la Collectivité de Corse ne dispose pas de compétences directes en la matière, elle n’est pas non plus restée les bras croisés. Elle a notamment développé une application mobile, Mi Senti ?, qui permet aux usagers de mesurer la qualité de la couverture du réseau mobile, quel que soit l’endroit où l'on se trouve en Corse. Les mesures remontent ensuite directement dans un portail cartographique public qui offre la synthèse de tous les relevés effectués. Gilles Simeoni a détaillé les mesures prises par ailleurs : « Actuellement, via notre délégataire Corsica Fibra, nous facilitons la desserte en fibre optique des points hauts des opérateurs, ce qui renforce la qualité des communications. Nous venons de passer une délégation de service public (DSP) portant sur l’établissement d’exploitation d’un socle d’infrastructures numériques qui vise à mutualiser les infrastructures et donc à renforcer la couverture mobile, notamment en cas de défaillance des opérateurs. L’attribution de la DSP pour ce système de substitution est prévue au printemps 2026. Nous allons également mettre en oeuvre une mesure de la disponibilité de la qualité des réseaux pendant les périodes de fortes affluences l’été. »