La défaite face à Laval n’a pas seulement plombé le classement : elle a surtout mis à nu un Sporting méconnaissable, vidé de ses valeurs. Entre joueurs qui admettent un manque d’attitude et supporteurs excédés par l’absence de révolte, la fracture grandit autour d’une même inquiétude : le club a perdu son âme.
Ce mardi, face à Laval, le Sporting Club de Bastia s’est de nouveau incliné 2 à 0 dans son antre d’Armand-Cesari. Une défaite de plus, ont expliqué, dans une lassitude assumée, les commentateurs sportifs ; une défaite de trop, ont clamé de leur côté les supporteurs bastiais, dont certains avec plus de véhémence que d’autres… Et un cap symbolique franchi pour les Bastiais : celui d’une 10ᵉ déconvenue de la saison en 15 journées, synonyme d’une logique 18ᵉ place avec seulement 7 points et 6 petits buts marqués pour 20 encaissés.
Après Laval, Réginald Ray s’est expliqué devant les journalistes sportifs : « Le plan de jeu n’a pas été respecté ». Certes, le football est avant tout une question de tactique, de performance collective et individuelle, de recrutement, de mental, de confiance… Autant de griefs formulés contre les Bastiais et les dirigeants depuis ce début de saison catastrophique.
Mais ce qui a été perdu ce mardi, au-delà de cette énième défaite, et peut-être pire encore qu’une mauvaise passe sportive, le club en a connu bien d’autres, ce sont les valeurs du Sporting Club de Bastia. Celles d’un club qui soufflera en décembre ses 120 bougies. Plus d’un siècle d’histoire pour cette équipe, avec ses hauts, ses bas, ses démons et ses joies, et qui, malgré ses faibles budgets ou certains de ses joueurs sur lesquels personne n’aurait misé, a marqué de son empreinte l’histoire du football français et, dans une époque plus lointaine, européen. Ces valeurs de combattivité, de lutte pour exister et de fierté à porter ce maillot bleu floqué de la tête de Maure, partagées par des joueurs corses ou venus d’ailleurs comme étendard de tout un peuple. Évanouies depuis le début de la saison : « Ce qui me dérange le plus, c’est ce qu’on dégage, les attitudes, l’état d’esprit. Il y a des matchs où l’on ne peut pas passer à travers. Il va falloir se remettre en question », dira Dumè Guidi, faisant aussi son autocritique à la sortie de la rencontre « catastrophique » face à Laval, avant de poursuivre : « Le groupe qui est là doit prendre conscience du club dans lequel il est ». Et comme un amer constat pour l’enfant de Bastia qu’il est : « À l’heure actuelle, on n’a pas le niveau. À l’heure actuelle, on est la pire équipe du Sporting. »
Amer constat… repris par un autre Bastiais, Anthony Roncaglia : « Il faut que les personnes comprennent que le Sporting est un club à part. Parler de pression, c’est pas vrai. Dans le football, tout le monde a de la pression. Il faut qu’on transmette ce qu’est le Sporting et qu’ils le comprennent. » Le milieu bastiais est catégorique : « On ne voit pas des lions sur le terrain. Il faut retrouver notre Spiritu Turchini. Je suis chagriné qu’on n’ait pas nos valeurs sur le terrain. Si on doit perdre, qu’on perde avec nos valeurs. »
Un sentiment partagé aussi par les supporteurs bastiais, à commencer par A Prufessora, Virginie Guaitella, connue sous le pseudonyme de « moi, prof et méchant » et commentatrice assidue du Sporting pour ses 7 000 abonnés sur X. Elle fustige le recrutement : « Des joueurs qui ne tiennent pas la route et qui ne semblent même pas engagés dans le projet du club. » Pour elle : « On se fait marcher dessus, il n’y a pas de révolte, ce n’est pas le Sporting. On avait une identité bien meilleure la saison dernière », et elle rejoint Dumè Guidi sur « la pire équipe du Sporting ». Plus frustrant pour cette fidèle supportrice : « On va à Furiani tous les 15 jours pour se prendre des purges et se faire marcher dessus par toutes les équipes qui viennent. Il nous manque des buts… On n’a pas l’occasion de célébrer, c’est pauvre, c’est pénible à vivre… » Mais malgré les difficultés, elle explique ne pas se montrer défaitiste, attendant le passage devant la DNCG, le recrutement par-dessus tout et rêvant d’une « remontada ».
Autre supporteur bastiais bien connu, Anthony Luciani. Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, le Bastiais se plaît à rappeler l’époque de Paul Marchioni soulevant la coupe de France et fustige « le manque de réaction » de la part de l’équipe, rappelant aux joueurs « le respect des supporteurs qui se sont déplacés dans le froid ». Et puis, sur les réseaux sociaux, chacun y va de son commentaire : si la gestion du recrutement revient le plus souvent, le fatalisme d’une relégation gagne de plus en plus les supporteurs, avec une question : comment le Sporting est-il passé du statut d’outsider, 48 points et une 8ᵉ place l’an passé, aux prestations actuelles ? Les causes sont forcément multiples et avancées depuis le début de la saison, mais la conséquence est unique : un Sporting Club de Bastia en perdition…
Après Laval, Réginald Ray s’est expliqué devant les journalistes sportifs : « Le plan de jeu n’a pas été respecté ». Certes, le football est avant tout une question de tactique, de performance collective et individuelle, de recrutement, de mental, de confiance… Autant de griefs formulés contre les Bastiais et les dirigeants depuis ce début de saison catastrophique.
Mais ce qui a été perdu ce mardi, au-delà de cette énième défaite, et peut-être pire encore qu’une mauvaise passe sportive, le club en a connu bien d’autres, ce sont les valeurs du Sporting Club de Bastia. Celles d’un club qui soufflera en décembre ses 120 bougies. Plus d’un siècle d’histoire pour cette équipe, avec ses hauts, ses bas, ses démons et ses joies, et qui, malgré ses faibles budgets ou certains de ses joueurs sur lesquels personne n’aurait misé, a marqué de son empreinte l’histoire du football français et, dans une époque plus lointaine, européen. Ces valeurs de combattivité, de lutte pour exister et de fierté à porter ce maillot bleu floqué de la tête de Maure, partagées par des joueurs corses ou venus d’ailleurs comme étendard de tout un peuple. Évanouies depuis le début de la saison : « Ce qui me dérange le plus, c’est ce qu’on dégage, les attitudes, l’état d’esprit. Il y a des matchs où l’on ne peut pas passer à travers. Il va falloir se remettre en question », dira Dumè Guidi, faisant aussi son autocritique à la sortie de la rencontre « catastrophique » face à Laval, avant de poursuivre : « Le groupe qui est là doit prendre conscience du club dans lequel il est ». Et comme un amer constat pour l’enfant de Bastia qu’il est : « À l’heure actuelle, on n’a pas le niveau. À l’heure actuelle, on est la pire équipe du Sporting. »
Amer constat… repris par un autre Bastiais, Anthony Roncaglia : « Il faut que les personnes comprennent que le Sporting est un club à part. Parler de pression, c’est pas vrai. Dans le football, tout le monde a de la pression. Il faut qu’on transmette ce qu’est le Sporting et qu’ils le comprennent. » Le milieu bastiais est catégorique : « On ne voit pas des lions sur le terrain. Il faut retrouver notre Spiritu Turchini. Je suis chagriné qu’on n’ait pas nos valeurs sur le terrain. Si on doit perdre, qu’on perde avec nos valeurs. »
Un sentiment partagé aussi par les supporteurs bastiais, à commencer par A Prufessora, Virginie Guaitella, connue sous le pseudonyme de « moi, prof et méchant » et commentatrice assidue du Sporting pour ses 7 000 abonnés sur X. Elle fustige le recrutement : « Des joueurs qui ne tiennent pas la route et qui ne semblent même pas engagés dans le projet du club. » Pour elle : « On se fait marcher dessus, il n’y a pas de révolte, ce n’est pas le Sporting. On avait une identité bien meilleure la saison dernière », et elle rejoint Dumè Guidi sur « la pire équipe du Sporting ». Plus frustrant pour cette fidèle supportrice : « On va à Furiani tous les 15 jours pour se prendre des purges et se faire marcher dessus par toutes les équipes qui viennent. Il nous manque des buts… On n’a pas l’occasion de célébrer, c’est pauvre, c’est pénible à vivre… » Mais malgré les difficultés, elle explique ne pas se montrer défaitiste, attendant le passage devant la DNCG, le recrutement par-dessus tout et rêvant d’une « remontada ».
Autre supporteur bastiais bien connu, Anthony Luciani. Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, le Bastiais se plaît à rappeler l’époque de Paul Marchioni soulevant la coupe de France et fustige « le manque de réaction » de la part de l’équipe, rappelant aux joueurs « le respect des supporteurs qui se sont déplacés dans le froid ». Et puis, sur les réseaux sociaux, chacun y va de son commentaire : si la gestion du recrutement revient le plus souvent, le fatalisme d’une relégation gagne de plus en plus les supporteurs, avec une question : comment le Sporting est-il passé du statut d’outsider, 48 points et une 8ᵉ place l’an passé, aux prestations actuelles ? Les causes sont forcément multiples et avancées depuis le début de la saison, mais la conséquence est unique : un Sporting Club de Bastia en perdition…
