Le conseil municipal de Santa Maria di Lota a adopté ce lundi les dispositions de la loi Le Meur, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2026. La commune devient ainsi la première de Corse à mettre en œuvre ces mesures, visant à interdire la construction de résidences secondaires et à réguler les locations saisonnières pour préserver l’accès au logement pour les habitants.
Santa Maria di Lota franchit une nouvelle étape dans la régulation des résidences secondaires et des meublés de tourisme. Le conseil municipal a adopté ce lundi les dispositions de la loi Le Meur, dont l’application sera effective dès le 1er janvier 2026, faisant de la commune la première de Corse à les mettre en œuvre. Deux mesures principales ont été votées : l’encadrement renforcé des meublés de tourisme et l’instauration d’une servitude de résidence principale dans le plan local d’urbanisme (PLU). Une décision qui s’inscrit dans « une stratégie globale visant à lutter contre la spéculation foncière, maintenir une population permanente à l’année et renforcer la cohésion territoriale ».
Pour Guy Armanet, maire de Santa Maria di Lota, ces mesures visent à prévenir « une tension croissante sur le marché du logement permanent ». Selon lui, la part des résidences secondaires sur la commune atteint aujourd’hui 22 % du parc immobilier, un chiffre en constante augmentation depuis le début des années 2000. « Nous sommes passés de 105 résidences secondaires en 1999 à 245 en 2022 », explique-t-il. « Le phénomène s’est accéléré ces trois dernières années : en 2022, 3 ventes sur 15 avaient vocation à être une résidence principale, en 2023, c’était 10 ventes sur 22, et en 2024, sur six ventes, aucune n’était destinée à une résidence principale. »
Le maire a également alerté sur l’émergence de pratiques consistant à « acquérir des unités foncières afin d’y développer de petits programmes immobiliers, en moyenne cinq à six logements, conçus, dès l’origine, pour un usage de location saisonnière ». Selon lui, ce phénomène, combiné à la hausse des résidences secondaires, alimente les inquiétudes des habitants « qui ont sollicité la municipalité au mois d’octobre », et renforce la nécessité d’agir rapidement pour garantir l’accès au logement pour les ménages locaux. « Nous souhaitons avoir des résidences principales pour faire fonctionner notre économie, notre école… On veut permettre aux jeunes ménages de s’installer sur la commune. »
Une priorité aux résidences principales
Pour répondre à la pression sur le parc immobilier permanent, la municipalité a présenté deux mesures principales lors du conseil municipal. La première vise à inscrire le principe de servitude de résidence principale dans le PLU, obligeant « toutes les nouvelles constructions à être à usage exclusif de résidence principale ». « On ne touche pas à l’existant, c’est simplement pour les nouvelles résidences », souligne Guy Armanet, qui précise que « toutes les zones de la commune seront concernées ». La seconde concerne l’encadrement des meublés de tourisme, avec une limitation de la location à 90 jours par an pour les résidences principales sur l’ensemble du territoire communal, contre 120 jours précédemment.
Des mesures qui ont suscité plusieurs interrogations de la part de l’opposition, et notamment de Georgia Figarella du groupe Unione Ecologica. Selon elle, si « la commune a une vocation résidentielle », elle est aussi « classée comme touristique de part son littoral ». « Je ne sais pas si elle a vocation à n’avoir que des résidences principales, d’autant plus que la plupart des résidences secondaires sont occupées par des personnes originaires de la commune, qui vivent sur le continent et qui souhaitent revenir de temps en temps. » De son côté, Joël Giorico, élu de la majorité, s’est interrogé sur la mise en œuvre pratique des mesures et leur impact « assez lent au vu du peu de terrains disponibles ».
Au terme des échanges, le conseil municipal a finalement adopté les deux mesures, avec une seule abstention de Georgia Figarella. Avec cette décision, Santa Maria di Lota devient alors la première commune de Corse à appliquer la loi Le Meur dès le 1er janvier 2026, la ville de Bonifacio ayant adopté une décision similaire mais étant en attente de la validation de son PLU.
