Alors que la question du logement s’impose comme un enjeu majeur à l’approche des municipales, le conseil municipal de Bastia a adopté, ce jeudi 13 novembre, de nouvelles mesures pour encadrer les meublés de tourisme. Majorité et opposition s’accordent sur la nécessité d’agir face à la spéculation, leurs positions mais divergent sur les moyens à mettre en œuvre.
Le conseil municipal de Bastia a adopté, ce jeudi 13 novembre, une nouvelle série de mesure pour freiner la multiplication des meublés de tourisme sur la commune. Après un premier vote en juin 2023, obligeant les multipropriétaires à compenser à un pour un, un logement à l’année pour un meublé touristique, les élus viennent de valider l’obligation de compensation pour pouvoir transformer un logement en meublé touristique acquis il y a moins de cinq ans. Des exceptions tout de même, les successions ne sont pas concernées , et la compensation a également été ouverte aux locaux situés en rez-de-chaussée.
Ces nouvelles mesures, explique Paul Tieri, l’adjoint au maire à la planification stratégique, ont pour but de « corriger les failles » de l’ancienne mouture, même si dans l’ancien système, 55 logements avaient pu être sortis du statut meublé touristique pour redevenir des locations à l’année. En effet, certains multipropriétaires avaient vendu certains biens, qui se sont de nouveau retrouvés en location à l’année. La ville de Bastia compte aujourd’hui 650 meublés de tourisme enregistré.
Pour le maire de Bastia : « il s’agit d’un rapport importantissime », car « nous sommes à la croisée de chemin sur la dépossession ». Car si l’apparition des meublés touristiques, conçoit le maire de Bastia, a permis au tout début de faire passer Bastia d’une ville de passage à une ville où l’on reste. Les conséquences n’étaient pas forcément connues il y a une décennie.
Aujourd’hui, toutes les villes de France sont confrontées à la raréfaction des biens en location à l’année, l’augmentation des loyers et des prix au m² qui s’envole : « Certains biens sont passés de 3.000 à 6.000 le m² », martèle Pierre Savelli, qui dénonce la spéculation. À cela se rajoutent les nuisances avancées par de nombreux conseillers municipaux, qui y sont allés de leur expérience personnelle : immeuble entier dédié à la location touristique, bruit des valises à toute heure, détritus…
Faire la différence entre les spéculateurs et un complément de revenus
Dans une économie insulaire basée en très grande partie sur le tourisme, cette question complexe des meublés touristiques sera aussi l’une des thématiques de la campagne des municipales qui s’en vient : « On a aussi conscience que des personnes louent leurs appartements quand ils montent au village » indique Pierre Savelli, le maire de Bastia et ce dilemme d’une économie tournée vers le tourisme est aussi partagé par l’opposition. Conscient du problème, Jean Martin Mondoloni a voté en faveur du rapport, l’élu d’opposition veut même aller plus loin avec des amendes et l’utilisation du levier fiscal, mais avant, il propose dans un premier temps de « qualifier et quantifier » la spéculation pour « voir de combien la situation s’est dégradée justifiant le renforcement des mesures ». L’élu de droite y voit: «deux blocs. Les spéculateurs et ceux qui arrondissent les fins de mois. Quelle est la part ? ».
La question sera reprise par Jean Zuccarelli, qui prône « un équilibre à trouver avec les compléments de revenus », mais aussi par Julien Morganti. La tête de liste Uniti pour les prochaines municipales a voté contre, mais pour lui : « il faut distinguer le loueur spéculatif sans lien avec le territoire, et le Bastiais qui veut un complément de revenu » avant de critiquer la mesure : « On ne retrouve pas la spécialité bastiaise de l’indivision qui raréfie l’offre et l’usine à gaz de la compensation par des locaux en rez-de-chaussée tout comme le manque de contrôle ». L’occasion pour l’opposant le plus actif contre Pierre Savelli, de dénoncer également : la piétonnisation, le manque de parking, qui est le modèle d’aménagement que veulent les plateformes de meublés de tourisme »
Dans la salle du conseil municipal, le débat a rapidement dévié sur la politique du logement : « Le bilan d’accession au logement est catastrophique. L’arbre qui cache la forêt. Combien de logements sociaux ont été faits ? » tacle Jean Zuccarelli. Pierre Savelli se défend et lui répond en défendant son bilan : « nous avons construit 320 logements sociaux, et la programmation de la transformation de la résidence du Cézane en logements sociaux est en cours », soutenu par ses adjointe Mattea Lacave et Emmanuelle de Gentili, qui a avancé les chiffres de « 95% de résidence principale, dont 32% de logements sociaux à Bastia ». Nul doute qu’on reviendra régulièrement sur la politique du logement dans les prochains mois à l’occasion des échéances municipales.
Ces nouvelles mesures, explique Paul Tieri, l’adjoint au maire à la planification stratégique, ont pour but de « corriger les failles » de l’ancienne mouture, même si dans l’ancien système, 55 logements avaient pu être sortis du statut meublé touristique pour redevenir des locations à l’année. En effet, certains multipropriétaires avaient vendu certains biens, qui se sont de nouveau retrouvés en location à l’année. La ville de Bastia compte aujourd’hui 650 meublés de tourisme enregistré.
Pour le maire de Bastia : « il s’agit d’un rapport importantissime », car « nous sommes à la croisée de chemin sur la dépossession ». Car si l’apparition des meublés touristiques, conçoit le maire de Bastia, a permis au tout début de faire passer Bastia d’une ville de passage à une ville où l’on reste. Les conséquences n’étaient pas forcément connues il y a une décennie.
Aujourd’hui, toutes les villes de France sont confrontées à la raréfaction des biens en location à l’année, l’augmentation des loyers et des prix au m² qui s’envole : « Certains biens sont passés de 3.000 à 6.000 le m² », martèle Pierre Savelli, qui dénonce la spéculation. À cela se rajoutent les nuisances avancées par de nombreux conseillers municipaux, qui y sont allés de leur expérience personnelle : immeuble entier dédié à la location touristique, bruit des valises à toute heure, détritus…
Faire la différence entre les spéculateurs et un complément de revenus
Dans une économie insulaire basée en très grande partie sur le tourisme, cette question complexe des meublés touristiques sera aussi l’une des thématiques de la campagne des municipales qui s’en vient : « On a aussi conscience que des personnes louent leurs appartements quand ils montent au village » indique Pierre Savelli, le maire de Bastia et ce dilemme d’une économie tournée vers le tourisme est aussi partagé par l’opposition. Conscient du problème, Jean Martin Mondoloni a voté en faveur du rapport, l’élu d’opposition veut même aller plus loin avec des amendes et l’utilisation du levier fiscal, mais avant, il propose dans un premier temps de « qualifier et quantifier » la spéculation pour « voir de combien la situation s’est dégradée justifiant le renforcement des mesures ». L’élu de droite y voit: «deux blocs. Les spéculateurs et ceux qui arrondissent les fins de mois. Quelle est la part ? ».
La question sera reprise par Jean Zuccarelli, qui prône « un équilibre à trouver avec les compléments de revenus », mais aussi par Julien Morganti. La tête de liste Uniti pour les prochaines municipales a voté contre, mais pour lui : « il faut distinguer le loueur spéculatif sans lien avec le territoire, et le Bastiais qui veut un complément de revenu » avant de critiquer la mesure : « On ne retrouve pas la spécialité bastiaise de l’indivision qui raréfie l’offre et l’usine à gaz de la compensation par des locaux en rez-de-chaussée tout comme le manque de contrôle ». L’occasion pour l’opposant le plus actif contre Pierre Savelli, de dénoncer également : la piétonnisation, le manque de parking, qui est le modèle d’aménagement que veulent les plateformes de meublés de tourisme »
Dans la salle du conseil municipal, le débat a rapidement dévié sur la politique du logement : « Le bilan d’accession au logement est catastrophique. L’arbre qui cache la forêt. Combien de logements sociaux ont été faits ? » tacle Jean Zuccarelli. Pierre Savelli se défend et lui répond en défendant son bilan : « nous avons construit 320 logements sociaux, et la programmation de la transformation de la résidence du Cézane en logements sociaux est en cours », soutenu par ses adjointe Mattea Lacave et Emmanuelle de Gentili, qui a avancé les chiffres de « 95% de résidence principale, dont 32% de logements sociaux à Bastia ». Nul doute qu’on reviendra régulièrement sur la politique du logement dans les prochains mois à l’occasion des échéances municipales.
