Une équipe d’étudiants corses de l’école MIRA se rendra début décembre au Pays basque pour relever le défi des 24h de l’innovation, un concours national où des centaines d’étudiants doivent imaginer en un temps record des solutions à des problématiques réelles posées par des entreprises. C’est la première fois que la Corse sera représentée dans cette compétition.
Ils seront une dizaine à quitter la Corse début décembre, direction le Pays basque. Pour la première fois, un groupe d’étudiants corses va participer aux 24h de l’innovation, un challenge international organisé les 4 et 5 décembre à Bidart par l’ESTIA, une école d’ingénieurs. Cet événement rassemble chaque année des centaines d’étudiants venus de toute la France et de l’étranger, réunis autour d’un même objectif : imaginer en un temps record des solutions innovantes à des problématiques réelles posées par des entreprises partenaires. « C'est hyper intense, c'est très challengeant », raconte Aline Torre, étudiante à l’école MIRA et coordinatrice de la délégation corse. « Toutes les formations n’ont pas cette opportunité, et on a des étudiants motivés, qui ont envie de faire bouger les choses et d'aller au-delà de l'île pour participer à des challenges comme celui-ci. »
L’école MIRA d’Ajaccio n’en est pas à sa première expérience. Depuis trois ans, elle organise localement les 24 ori pà inventa, un concours inspiré du format basque et mené en partenariat avec l’ESTIA. Mais cette fois, les étudiants ont décidé de passer à la vitesse supérieure. « On a été invités à participer directement là-bas, et ce sera la première fois que la Corse sera représentée. C’est une grande fierté pour nous et pour notre école. » Le principe du concours ? À partir de problématiques dévoilées en direct par les entreprises, les étudiants ont 24 heures pour réfléchir, créer et présenter leur projet. « Idéalement, on ne dort pas, parce que c'est souvent le soir où les idées fusent avec la fatigue, un petit peu aussi avec l'adrénaline. Et le lendemain, nous avons trois minutes pour présenter notre projet devant un jury avec une question à la fin de notre pitch. Ensuite, il y a un podium. »
Un projet étudiant né d’une envie collective
Derrière cette première participation se cache un projet né d’une envie simple : marquer la fin de leur parcours étudiant par une expérience forte. « Pour beaucoup, c’est notre dernière année en tant qu’étudiants à l’école MIRA. L’idée est née avec mes camarades de classe, nous sommes en master manager des stratégies marketing et communication. » Très vite, l’idée séduit les étudiants de deuxième année d’ingénierie. Ensemble, ils décident de monter une équipe officielle, soutenue par le bureau des étudiants. Mais avant de se mesurer à des écoles venues de tout le pays, il faut trouver les fonds nécessaires, puisque le projet repose sur l’auto-financement intégral. « On l'a chiffré à 6 000 euros pour 19 personnes. On fait de la vente de gâteaux tous les matins, on vend des plats tous les midis à nos camarades et aux intervenants de l'école. Nous sommes en train d'organiser une tombola, on contacte aussi la mairie pour avoir des places sur les marchés pour vendre des gâteaux. Et nous aimerions aussi contacter des entreprises pour savoir si elles sont intéressées pour nous sponsoriser. »
Au-delà de la logistique, c’est un véritable élan collectif qui anime les étudiants. « Je suis prête, je suis motivée, et je sais que mes camarades le sont encore plus que moi. Nous nous sommes répartis différents rôles, et nous avons surtout hâte de pouvoir se challenger avec d'autres entreprises et se faire connaître aussi. » L’expérience représente aussi une opportunité professionnelle, notamment pour les étudiants qui seront sur le marché du travail dans quelques mois. « Je sais que cette année, des étudiants ont réussi à obtenir des stages, parce que les porteurs de projets sont vraiment là avec nous et ils voient notre investissement, c'est hyper bénéfique. S'investir pour une entreprise qui peut potentiellement vous embaucher à la fin de vos études, c'est très gratifiant, et c'est vrai que pour les différents étudiants qui sont dans la même catégorie que moi, qui vont être diplômés à la fin de l'année, c’est du positif. »
Et si l’objectif financier n’est pas entièrement atteint, « on sait qu’on a été motivés, qu’on a voulu mettre ça en place ». « Personnellement, je sais que j'ai participé à un gros projet avec une deadline très courte parce que ça s'est décidé début octobre. Et ce qu'on aura récolté, cela servira pour les prochaines promos. On montre aux étudiants que c'est possible et que si on l'a fait, alors ils peuvent le renouveler dans le futur. J'espère que ce que réalisons sera motivant par la suite les prochaines générations. Mais en attendant, notre objectif, c’est de pouvoir emmener tout le monde là-bas ! »
