Au couvent Saint-Antoine, Bastia rend hommage à son saint patron

Written on 06/13/2025
Léana Serve

Ce vendredi matin, plusieurs centaines de fidèles se sont rassemblées au couvent Saint-Antoine pour la messe célébrée par le cardinal François Bustillo en l’honneur de Saint Antoine de Padoue, saint patron de Bastia. Entre ferveur religieuse et ambiance festive, la célébration a mêlé prières, stands et animations, reflétant l’attachement profond des Bastiais à cette tradition.

Ce vendredi matin, plusieurs centaines de fidèles se sont pressées dans la nef du couvent Saint-Antoine pour assister à la messe célébrée par le cardinal François Bustillo, en l’honneur de Saint Antoine de Padoue, figure emblématique du catholicisme et saint patron de la ville. La cérémonie a débuté à 10h30 devant une assemblée recueillie. « Saint Antoine de Padoue est un homme du XIIIe siècle, qui est mort jeune, à 36 ans. Encore aujourd’hui, à Bastia, on garde et on fête sa mémoire », a souligné le cardinal durant son homélie. Il a salué « un homme qui a vécu sa vie avec force d’une manière exceptionnelle, qui a évité la médiocrité et qui a laissé une trace dans l’Histoire ». Avant d’ajouter : « Aujourd’hui, même au XXIe siècle, on a besoin de regarder en arrière, non pas par nostalgie, mais pour se demander quelle trace nous pouvons, nous aussi, laisser dans l’Histoire. »

Sur le parvis du couvent, les fidèles insistent sur l’importance de cette fête dans la vie bastiaise. « Les gens sont très attachés à cette fête. Il y a toujours autant de monde année après année, peut-être à cause de tout ce qui se passe dans le monde. Je pense que les gens ont besoin de sérénité et de prière », confie une fidèle. Le père François-Dominique partage ce sentiment : « La fête de Saint Antoine représente beaucoup pour la ville de Bastia. C’est un moment qui rassemble tout le monde, les plus fidèles bien entendu, mais aussi des personnes un peu éloignées de l’Église, mais qui restent attachées à leurs traditions ou à des souvenirs familiaux. »

Au-delà de la cérémonie religieuse, cette journée consacrée à Saint Antoine est aussi un temps de rencontre et de convivialité, mêlant foi, mémoire collective et culture populaire. « C’est une fête religieuse, mais c’est aussi une fête culturelle », résume le prêtre, « un moment qui fédère et rassemble autour d’un patrimoine vivant. »


Au-delà de la dimension religieuse, la Saint Antoine est aussi une véritable fête populaire. Autour du couvent, plusieurs stands ont été installés pour l’occasion. On y vend des chapelets, des bijoux religieux, ou encore des bougies, dont les bénéfices sont destinés à soutenir la vie du couvent. Un peu plus bas, d’autres étals proposent le traditionnel pain de Saint Antoine, qui a été béni avant le début de la messe. “Les pains de Saint Antoine sont une tradition. Le pain, c’est le symbole de la nourriture essentielle, basique, pour pouvoir l’échanger et le partager. Le pain, c’est la nourriture partagée, comme l’Eucharistie est un bien spirituel partagé. On a besoin de retrouver la valeur du partage et surtout avec ceux qui souffrent et avec ceux qui vivent des moments difficiles”, détaille le cardinal François Bustillo.

Depuis une vingtaine d’années, une kermesse a également pris place au cœur des festivités. D’année en année, elle attire un public toujours plus large. “C'est ce côté populaire qui l'emporte vraiment aujourd'hui, et c'est vraiment un grand moment de joie pour tous. Tout le monde se reconnaît derrière Saint Antoine, et ça crée un climat de joie, de convivialité, de communauté, et c'est vraiment ça qui nous marque le plus ici à Bastia. On voit que malgré le contexte d'aujourd'hui, ça perdure, la succession des générations aussi. Il y a des jeunes, il y a des enfants, c’est vraiment quelque chose qui se transmet. On voit que chaque année, l'aspect de la festivité autour de la fête religieuse prend de l'ampleur, que ce soit les stands, la restauration, l'animation avec des groupes corses… Ça attire beaucoup de monde”, détaille le père François-Dominique.


Du côté des fidèles, les témoignages confirment cet attachement profond au côté populaire de la Saint Antoine. “C’est une fête qui rassemble toutes les générations, dans la générosité. On voit aussi de plus en plus de jeunes chaque année, qui viennent avec leurs parents ou leurs grands-parents”, lance une fidèle. “C’est une fête qui est vraiment bon enfant”, affirme une autre fidèle. Le cardinal François Bustillo conclut en rappelant l’importance de ces moments conviviaux : “À Bastia, durant la Saint Antoine, il y a toujours un moment de mémoire et de fête. Je pense que notre société a besoin de retrouver un côté festif. Souvent, on voit ce qui ne va pas, ce qui est compliqué et difficile, mais le côté festif nous libère et crée des moments de convivialité, d’amitié, et on en a besoin.”
 

Les célébrations de la Saint Antoine se poursuivent avec d’autres messes prévues vendredi à 16h et 19h et samedi à 18h. Une procession s’élancera quant à elle vendredi à 17h. Les animations lors de la kermesse se poursuivent vendredi jusqu’à 23h et samedi de 16h à 19h avec des concerts et autres animations.