La Collectivité de Corse et la Région autonome de Sardaigne ont adressé une lettre commune aux gouvernements français et italiens leur demandant une aide urgente pour résoudre la crise récurrente de la desserte maritime entre Bunifaziu et Santa Teresa di Gallura. Ils sollicitent des « ressources pour la construction de nouveaux navires adaptés » et font des propositions pour ne plus dépendre d’opérateurs privés.
« Une action urgente, partagée et conjointe pour résoudre le problème de la liaison maritime entre Santa Teresa di Gallura et Bonifacio ». C’est la demande commune formulée par le président de l'Office des Transports de la Collectivité de Corse, Jean-Félix Acquaviva, et la conseillère aux transports de la Région autonome de Sardaigne, Barbara Manca, dans un courrier écrit à deux mains et envoyé ce jeudi aux ministres des transports français et italiens. Les deux responsables rappellent « l’importance vitale pour les relations économiques et sociales » de cette liaison entre la Sardaigne et la Corse, séparées par à peine 10 milles et 50 minutes de navigation, mais qui est en proie à une crise permanente en raison de l'ancienneté des navires utilisés par la compagnie Moby qui assure le service pendant toute l’année, notamment l’hiver de novembre-mars dans le cadre d’une délégation de service public (DSP) avec la Sardaigne. Ces navires, qui datent des années 1980, « sont soumis à des pannes fréquentes et à l'absence d'un marché compétitif entre les opérateurs », expliquent-ils. La panne du ferry de la Moby, le Giraglia, a entrainé l’interruption du service du 14 novembre 2024 jusqu'au 8 mars 2025, date à laquelle Moby a loué le ferry « Ichnusa Lines », propriété de l'armateur GTM. Pendant la saison estivale, c’est-à-dire d’avril à octobre, le marché est libre et assuré par les deux opérateurs, GTM et Moby, et donc par deux bateaux. Or, le ferry Giraglia de la Moby étant toujours indisponible, il n’est plus effectué que par le seul ferry de GTM. « Parmi les sept rotations quotidiennes nécessaires pour répondre à la demande de mobilité, seules quatre peuvent être effectuées par le seul navire disponible. Si le navire subissait une avarie de quelque nature que ce soit, le service serait interrompu », alertent Barbara Manca et Jean-Félix Acquaviva.
Les raisons d’une carence
Les deux élus précisent ensuite la raison d’une telle carence. « Une des causes qui limite l'accès à d'autres opérateurs ou la possibilité pour les opérateurs actuels d'investir des montants durables dans l'acquisition de nouvelles unités navales est la spécificité du type de navire requis. Celui-ci doit en effet respecter des caractéristiques opérationnelles précises de manœuvrabilité dans les petits ports de Santa Teresa di Gallura et Bonifacio et de navigation avec une hauteur de vagues moyennes de 4 mètres, mais aussi de type réglementaire : malgré la brièveté de la distance, étant donné qu'il s'agit d'une connexion internationale, elle nécessite l'utilisation de navires certifiés SOLAS 74 qui sont généralement réservés à des navires de plus grande taille et à des trajets plus longs ». La Certification SOLAS 74 restreint, en effet, la disponibilité de navires sur le marché et empêche l'utilisation par la Moby du Liburna, un navire disponible qui opère sur des trajets plus longs. Lors de la réunion à Nice en février dernier sur le renouvellement du Traité du Quirinal, les deux Exécutifs corse et sarde ont saisi le Comité de Coopération frontalière Italie-France de cette problématique et ont présenté deux propositions, une à court terme et une à long terme.
Deux propositions
La proposition à court terme préconise d’élargir « sans coût supplémentaire, la disponibilité de navires adaptés à la liaison, tout en préservant évidemment le niveau de sécurité prévu pour ce type de liaison ». La proposition à long terme demande « de trouver des ressources pour la construction de nouveaux navires - au moins une paire de navires - adaptés aux conditions de la route, tant en ce qui concerne les infrastructures portuaires que les conditions météorologiques défavorables qui surviennent fréquemment dans le détroit des Bouches de Bonifacio ». A ce sujet, les Exécutifs corses et sardes sont d'accord pour étudier deux hypothèses au niveau de la gouvernance. La première est « la création d'une structure publique locale transfrontalière pour gérer un appel d'offres concernant le trajet défini avec l'achat des navires, avec des ressources européennes, des régions et des États respectifs ». la seconde est « l'achat commun des navires dans le cadre d'un appel d'offres public organisé par les deux régions ». Les deux élus indiquent que si la proposition à court terme a suscité « un grand intérêt » de la part du Comité, ils n’ont, à ce jour, eu « aucun retour, tout comme sur la proposition plus contraignante, au moins du point de vue économique, pour le renouvellement de la flotte qui pourrait également être achetée par les Régions Corse et Sardaigne en partenariat ».
Le risque de troubles
Signalons « le risque de troubles dans les ports concernés qui pourraient entraîner des conséquences néfastes, tant sur le plan matériel qu'humain », Barbara Manca et Jean-Félix Acquaviva sollicitent une rencontre avec les ministères respectifs ou une réunion conjointe entre les États pour discuter de ces propositions. Le risque de troubles provient du fait que la Moby a mis des billets en vente pour attaquer la saison, mais sans navire disponible, la compagnie a du conclure un partenariat avec GTM pour que celle-ci récupère les voyageurs ayant acheté les billets. Mais en passant de 2 à un navire, les rotations passent, elles, de sept à quatre, et ne peuvent absorber les flux de passagers et de fret. Le courrier corso-sarde est un moyen de faire pression, tant sur les deux gouvernements que sur la Moby pour obliger celle-ci à mettre un navire pour assurer la desserte. Les deux Exécutifs travaillent à un autre système qui délivrerait les liaisons entre les deux îles de la dépendance à des opérateurs privés existants. Affaire à suivre…
N.M.
Les raisons d’une carence
Les deux élus précisent ensuite la raison d’une telle carence. « Une des causes qui limite l'accès à d'autres opérateurs ou la possibilité pour les opérateurs actuels d'investir des montants durables dans l'acquisition de nouvelles unités navales est la spécificité du type de navire requis. Celui-ci doit en effet respecter des caractéristiques opérationnelles précises de manœuvrabilité dans les petits ports de Santa Teresa di Gallura et Bonifacio et de navigation avec une hauteur de vagues moyennes de 4 mètres, mais aussi de type réglementaire : malgré la brièveté de la distance, étant donné qu'il s'agit d'une connexion internationale, elle nécessite l'utilisation de navires certifiés SOLAS 74 qui sont généralement réservés à des navires de plus grande taille et à des trajets plus longs ». La Certification SOLAS 74 restreint, en effet, la disponibilité de navires sur le marché et empêche l'utilisation par la Moby du Liburna, un navire disponible qui opère sur des trajets plus longs. Lors de la réunion à Nice en février dernier sur le renouvellement du Traité du Quirinal, les deux Exécutifs corse et sarde ont saisi le Comité de Coopération frontalière Italie-France de cette problématique et ont présenté deux propositions, une à court terme et une à long terme.
Deux propositions
La proposition à court terme préconise d’élargir « sans coût supplémentaire, la disponibilité de navires adaptés à la liaison, tout en préservant évidemment le niveau de sécurité prévu pour ce type de liaison ». La proposition à long terme demande « de trouver des ressources pour la construction de nouveaux navires - au moins une paire de navires - adaptés aux conditions de la route, tant en ce qui concerne les infrastructures portuaires que les conditions météorologiques défavorables qui surviennent fréquemment dans le détroit des Bouches de Bonifacio ». A ce sujet, les Exécutifs corses et sardes sont d'accord pour étudier deux hypothèses au niveau de la gouvernance. La première est « la création d'une structure publique locale transfrontalière pour gérer un appel d'offres concernant le trajet défini avec l'achat des navires, avec des ressources européennes, des régions et des États respectifs ». la seconde est « l'achat commun des navires dans le cadre d'un appel d'offres public organisé par les deux régions ». Les deux élus indiquent que si la proposition à court terme a suscité « un grand intérêt » de la part du Comité, ils n’ont, à ce jour, eu « aucun retour, tout comme sur la proposition plus contraignante, au moins du point de vue économique, pour le renouvellement de la flotte qui pourrait également être achetée par les Régions Corse et Sardaigne en partenariat ».
Le risque de troubles
Signalons « le risque de troubles dans les ports concernés qui pourraient entraîner des conséquences néfastes, tant sur le plan matériel qu'humain », Barbara Manca et Jean-Félix Acquaviva sollicitent une rencontre avec les ministères respectifs ou une réunion conjointe entre les États pour discuter de ces propositions. Le risque de troubles provient du fait que la Moby a mis des billets en vente pour attaquer la saison, mais sans navire disponible, la compagnie a du conclure un partenariat avec GTM pour que celle-ci récupère les voyageurs ayant acheté les billets. Mais en passant de 2 à un navire, les rotations passent, elles, de sept à quatre, et ne peuvent absorber les flux de passagers et de fret. Le courrier corso-sarde est un moyen de faire pression, tant sur les deux gouvernements que sur la Moby pour obliger celle-ci à mettre un navire pour assurer la desserte. Les deux Exécutifs travaillent à un autre système qui délivrerait les liaisons entre les deux îles de la dépendance à des opérateurs privés existants. Affaire à suivre…
N.M.