Téléporté d’Ajaccio : l’obligation de débroussailler le tracé passe de 100 à 10 mètres

Written on 06/12/2025
Patrice Paquier Lorenzi

À quelques jours de l’ouverture au public du téléporté Angelo, élus de la CAPA et services de l’État ont effectué ce jeudi une ultime visite du chantier. L’occasion pour le président de la communauté d’agglomération, Stéphane Sbraggia, et le préfet de région, Jérôme Filippini, d’annoncer une modification importante du projet : la bande de débroussaillage initialement prévue sur 100 mètres sera finalement réduite à 10 mètres de large, sur deux kilomètres, et aménagée en sentier piéton.

La mise en service du téléporté d'Ajaccio est prévue à début septembre 2025.

À trois mois de sa mise en service, le téléporté Angelo entre dans sa dernière phase de travaux. Ce jeudi matin, à l’occasion d’une visite de chantier à la gare de Mezzavia, élus de la CAPA et représentants de l’État ont annoncé une évolution majeure concernant les obligations légales de débroussaillement (OLD) liées à l’ouvrage.

Initialement, les prescriptions techniques prévoyaient un démaquisage de 100 mètres de largeur sur près de deux kilomètres, soit 20 hectares de végétation à défricher dans les secteurs du Stiletto et du Mont Sant’Angelo. Ces recommandations avaient été formulées par le groupement technique permanent de défense de la forêt française contre les incendies, en application du Code forestier.

Finalement, la zone de débroussaillement sera limitée à une bande de 10 mètres de part et d’autre du tracé, sous la forme d’un sentier piéton. Une décision préfectorale saluée par les porteurs du projet.« Il fallait un temps pour apprécier les contours légaux applicables à cet ouvrage, explique Stéphane Sbraggia, président de la CAPA. Entre les premiers échanges et aujourd’hui, les préconisations ont évolué et restent en phase avec les obligations de sécurité qui nous incombent. »

Cette nouvelle configuration réduira fortement l’impact environnemental du projet, avec seulement deux hectares de végétation concernée. Pour le maire d’Ajaccio, cette décision lève un point de blocage important : « Il ne s’agissait pas de négocier la règle, mais d’avoir une appréciation juste de ce qu’il convenait de faire. Nous avons aujourd’hui un compromis : un sentier de 10 mètres de large, conforme aux impératifs de sécurité. »


« Ce n’est pas une position de complaisance » se défend le Préfet de Région
Visiblement soucieux de désamorcer toute polémique, le préfet de Corse Jérôme Filippini s’est exprimé ce jeudi sur la décision de réduire de manière significative la zone de débroussaillement autour du tracé du futur téléporté Angelo. Une réduction de 100 à 10 mètres qui, selon lui, n’est pas le fruit d’un arbitrage léger, mais d’un processus rigoureux. « On n’est pas passés simplement de 100 à 10 mètres », a-t-il tenu à préciser. « Notre priorité, c’est la sécurité des personnes et des biens. L’entreprise choisie pour ce projet, qui installe des téléphériques dans le monde entier, apporte toutes les garanties. Les services de l’État ont ensuite mené des expertises pour évaluer ce qui était faisable. »

Selon le préfet, plusieurs éléments ont permis d’ajuster les prescriptions initiales : l’installation de caméras thermiques pour détecter les départs de feu, le relèvement de certains pylônes ou encore la prise en compte des enjeux environnementaux. « Il fallait trouver un équilibre entre les exigences de sécurité et la préservation de l’environnement. Oui, il a été envisagé une tranchée de 100 mètres sur 2 kilomètres, mais cela a fait l’objet d’expertises. Ce n’est pas une dérogation, ce n’est pas une position de complaisance. La zone de 10 mètres reste impactante, mais elle est plus raisonnable. Elle sera débroussaillée par la CAPA, sous notre contrôle, dans les règles de l’art. »

Au-delà de l’impact environnemental, cette décision réduit aussi considérablement les coûts d’entretien. Le maintien de la zone à 100 mètres aurait nécessité près d’un million d’euros.

En attendant la mise en service prévue début septembre 2025, les essais des cabines se poursuivent quotidiennement, menés par l’entreprise POMA, tandis que les gares d’embarquement touchent à leur fin.