Avant l’ouverture de la séance du conseil municipal de ce jeudi, le maire d’Ajaccio Stéphane Sbraggia a tenu à clarifier plusieurs sujets sensibles, à commencer par l’avenir de la Citadelle. Face aux rumeurs persistantes, l’élu a affirmé sans détour : « La Ville d’Ajaccio a acheté la Citadelle. Elle en est propriétaire. Elle le restera toujours. » Il a également évoqué les projets d’aménagement à venir sur l’avenue Noël Franchini et à l’entrée de ville.
Stéphane Sbraggia, le Maire d'Ajaccio, a évoqué les rumeurs concernant la Citadelle d'Ajaccio en préambule à la séance du conseil municipal (photo Direction de la communication de la Ville d'Ajaccio).
Expliquer, convaincre, mais surtout faire taire les rumeurs, c’est ce que s’est attaché à faire, ce jeudi soir en séance du conseil municipal, Stéphane Sbraggia, en préambule de l’ordre du jour, concernant plusieurs points qualifiés de « majeurs » par l’élu ajaccien. Avec en premier lieu une mise au point concernant la Citadelle d’Ajaccio : « Sur la Citadelle, beaucoup de fantasmes ont circulé ces derniers jours, en marge du sommet "Choose France". Je veux être très clair : la Ville d’Ajaccio a acheté la Citadelle. Elle en est propriétaire. Elle le restera toujours. Le modèle économique voté est celui de la location (baux emphytéotiques). Aucune cession, aucune aliénation. Le projet a pour ambition de faire de ce site un quartier ouvert, vivant, patrimonial et créatif : lieux d’exposition, mémoire militaire, ateliers d’artisans, commerces d’art, offre hôtelière/de restauration, espaces publics, déambulation piétonne. »
« La ville bruisse de rumeurs sur la Citadelle »
Sans pour autant fermer la porte à l’arrivée d’investisseurs privés : « Oui, il y aura des partenaires privés. C’est indispensable pour un projet de cette envergure. Mais tout se fera sous contrôle de la puissance publique. Le modèle a été débattu, voté, transparent. Je le redirai autant de fois qu’il le faudra : la Citadelle n’est pas et ne sera pas vendue. Regardons ce qu’ont fait d’autres villes, et notamment du côté de Lyon avec le Grand Hôtel-Dieu : les modèles mixtes, publics-privés, sous pilotage public, fonctionnent quand ils sont clairs et maîtrisés. »
Jean-François Casalta (PNC) lui emboîte le pas : « La ville bruisse de rumeurs sur la Citadelle. Faire des baux emphytéotiques de longue durée, cela équivaut à une dépossession. Nous aussi avons voté le projet, mais il faut bien prendre garde à ce qu’on fait, avec qui, avec quoi. On sait très bien que c’est un endroit extraordinaire, potentiellement générateur de profits, et qui aiguise donc les appétits. »
Pour partager les "maux de tête", l'opposition bénéficiera d'une place élargie au sein des prochaines commissions d'appels d'offres concernant les aménagements futurs de la Citadelle.
Autre sujet évoqué par Stéphane Sbraggia, celui de l’avenue Noêl Franchini avec notamment la signature d’un projet partenarial d’aménagement (PPA) et de préfiguration, qui a été signée ce lundi 19 mai, qui a confirmé l’implantation d’une résidence sociale en lieu et place de l’ancienne chambre d’agriculture : « L’avenue Noël Franchini n’a pas pu bénéficier d’un projet de rénovation urbaine type ANRU comme les Salines et les Cannes alors même que c’est un quartier en pleine mutation. Il nécessite une attention toute particulière de notre part. Concernant Adoma, je rappelle qu’Ajaccio a un retard en termes de logements sociaux et il y aura donc en ce sens l’implantation d’une résidence sociale adaptée aux besoins des Ajacciens. Ce projet est configuré pour répondre à notre réalité locale (2900 demandes sociales en attente) : une résidence sociale, sur deux sites, avec environ 65 logements, à destination des jeunes actifs, des étudiants, des seniors autonomes, des familles monoparentales ».
Un sursis à statuer du rond-point de la gare à Aspretto
Toujours sur le thème de la requalification urbaine, le conseil municipal a également approuvé l’instauration d’un sursis à statuer sur un périmètre allant du giratoire de la gare au giratoire d’Aspretto. Une délibération qui va permettre à la Ville de bénéficier d’un pouvoir de regard élargi sur le secteur de l’entrée de ville, le prochain grand chantier de « l’Ajaccio de demain » : « Il s’agit là aussi d’un sujet complexe et onéreux de requalification urbaine, autour notamment des questions de mobilité. On est déjà sur cette thématique avec la mise en place du téléporté du côté d’Aspretto (…) Il va aussi falloir mettre en place une voie de bus entre ce pôle multimodal et la place Abbatucci ». La Ville d’Ajaccio, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), la Collectivité de Corse (CDC), la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse (CCIC) et l’État ont d’ores et déjà initié une démarche collaborative visant à élaborer le projet d’aménagement de l’entrée de ville d’Ajaccio lors de la signature d’une lettre d'intention le 11 janvier 2024. Parmi les grands axes de ce projet, Jean-François Casalta (PNC) veut aller plus loin, notamment concernant le port de commerce : « Ameliorer la sortie du port de commerce n’est pas suffisant ! Le vrai débat c’est celui du déplacement du port de commerce. Il y a également des sujets qui restent en suspens comme la question du déplacement de la gare qui n’a pas encore été réellement décidé. Ces points-là doivent être désignés au terme de ce rapport pour que l’on puisse accentuer notre réflexion, si on veut réellement réduire la part de la voiture en ville et tout le monde est d’accord là-dessus ».
L’instauration d’un périmètre d’étude permet à l’autorité compétente en matière de délivrance des autorisations d’urbanisme de surseoir à statuer pendant une durée de deux ans maxima sur toute demande, lorsque les travaux, constructions ou installations sont susceptibles de compromettre ou de rendre plus onéreuse la réalisation d’une opération d’aménagement.