Célébrer la littérature corse et méditerranéenne, c’est l’ambition de cette deuxième édition de Piazz’à u libru de Portivechju. Mais pas seulement : c’est célébrer toute la filière du livre, de l’auteur au libraire, en passant par l’éditeur. C’est enfin, si on entre dans le détail du programme, offrir un coup de projecteur à des premières œuvres et à la trajectoire professionnelle remarquable de femmes en Corse. Tout ça durant deux jours, ces samedi 24 et dimanche 25 mai, sur la place du Bastion à Portivechju et en présence d’une trentaine d’auteurs.
On est en mai, n’allez pas enfermer Dumenica Verdoni dans une salle. L’adjointe porto-vecchiaise à la culture est très claire sur ce point : « Jusqu’en octobre, il faut qu’on soit hors les murs le plus possible dans les manifestations que l’on propose. » C’est dans cet esprit aéré qu’est né l’an dernier la première édition du festival du livre, sur la piazza’llu Quartieri. Parce que la météo printanière s’y prête généralement en Corse, mais aussi (et surtout) pour donner de la visibilité à la filière du livre : « Quand vous apprenez qu’un chanteur a sorti un nouvel album, c’est souvent parce que vous l’avez entendu à la radio. Pour un écrivain, il faut généralement entrer dans une librairie. » D’où l’idée d’investir l’espace public, avec des livres disséminés dans toutes les places de la haute-ville. « C’est ce qu’on voudrait faire à terme, mais ça demande une masse importante en terme de livres et d’auteurs, on n’y est pas encore », tempère Dumenica Verdoni.
A défaut d’être partout, le festival porto-vecchiais sera d’abord itinérant, quittant la piazza’llu Quartieri pour s’établir cette fois sur la place du Bastion. Où une exposition se tiendra pour l’occasion. Intitulée Nozze in Mediterraniu, « elle donne à voir les similitudes esthétiques et émotionnelles, minérales et humaines, par-delà les rives de la Méditerranée, et les histoires parfois tourmentées de la Corse et de l’Algérie », présente le dossier de presse. « Nozze », c’est la traduction en Corse de Noces, le roman d’Albert Camus, « l’un des plus beaux textes qui ait été écrit sur la Méditerranée », salue Dumenica Verdoni. Cette expo, en partenariat avec l’Université de Corse, on la doit à l’un de ses maîtres de conférence, Sébastien Quenot, qui a traduit le texte de Camus. On la doit aussi à Christian Buffa, le commissaire photographique qui a réuni des clichés solaires sur la Méditerranée.
Aider des écrivains en herbe à franchir le pas
Grâce au réseau de la librairie indépendante porto-vecchiaise le Verbe du Soleil, plus de trente auteurs seront présents à Portivechju ce week-end. Dont le prix Goncourt 1995 Andreï Makine, pour Le Testament français. Membre de l’Académie française, il viendra présenter son dernier roman, Prisonnier du rêve écarlate (Grasset). « Recevoir une personnalité comme Andreï Makine, c’est important pour un festival comme le nôtre, qui débute », souligne Dorastella Andreani, en charge des événements qui touchent au livre au sein de la direction culturelle de la mairie. Au total, ils seront trente-et-un, dont trois nouveaux-venus sur la scène de la littérature : le Corse Joris Giovanetti et les Italiens Matteo Porru et Alessia Castellini. L’auteur bonifacien Alain Di Meglio leur donnera d’ailleurs une visibilité en animant le samedi une table ronde en leur présence, sur « le temps du premier roman, pourquoi et comment prendre la plume ? » Dumenica Verdoni espère que cette table ronde suscitera des vocations auprès du public : « Des jeunes qui aiment écrire pourraient se faire tout un monde du métier d’écrivain. Ecouter de nouveaux auteurs raconter comment ils ont franchi le pas pourra les aider à en faire de même. »
Des femmes porto-vecchiaises qui ont "transgressé des interdits"
Le dimanche matin, l’élue porto-vecchiaise (qui est aussi universitaire) animera une autre table ronde, intitulée « Femmes de Méditerranée ». Le rapport avec les livres ? « Dans le vecteur d’émancipation, répond Dumenica Verdoni. Ces femmes ont transgressé des interdits, de la même façon que le permet l’écriture. » Elle parle de plusieurs femmes porto-vecchiaises, d’origines différentes « qui ont transformé leurs statuts de femmes traditionnelles hérités de leurs grand-mères, pour évoluer en chef d’entreprise. » Autrement dit, comment des activités de couture, de cuisine ou de jardin ont pu émanciper ces femmes qui y ont consacré leur carrière : « Chez nous, dans l’agriculture, on s’aperçoit que ce sont des femmes qui reprennent, de plus en plus, et c’est assez nouveau, remarque Dumenica Verdoni. Ces histoires sociales méritent d’être racontées pour que ces femmes prennent conscience de l’exemplarité de leur itinéraire. » Une douzaine d’entre elles ont été invitées, ce samedi, à revenir sur leurs pas.
2e édition du Festival du livre Piazz’à u libru de Portivechju. Accès gratuit, sur la place du Bastion.
A défaut d’être partout, le festival porto-vecchiais sera d’abord itinérant, quittant la piazza’llu Quartieri pour s’établir cette fois sur la place du Bastion. Où une exposition se tiendra pour l’occasion. Intitulée Nozze in Mediterraniu, « elle donne à voir les similitudes esthétiques et émotionnelles, minérales et humaines, par-delà les rives de la Méditerranée, et les histoires parfois tourmentées de la Corse et de l’Algérie », présente le dossier de presse. « Nozze », c’est la traduction en Corse de Noces, le roman d’Albert Camus, « l’un des plus beaux textes qui ait été écrit sur la Méditerranée », salue Dumenica Verdoni. Cette expo, en partenariat avec l’Université de Corse, on la doit à l’un de ses maîtres de conférence, Sébastien Quenot, qui a traduit le texte de Camus. On la doit aussi à Christian Buffa, le commissaire photographique qui a réuni des clichés solaires sur la Méditerranée.
Aider des écrivains en herbe à franchir le pas
Grâce au réseau de la librairie indépendante porto-vecchiaise le Verbe du Soleil, plus de trente auteurs seront présents à Portivechju ce week-end. Dont le prix Goncourt 1995 Andreï Makine, pour Le Testament français. Membre de l’Académie française, il viendra présenter son dernier roman, Prisonnier du rêve écarlate (Grasset). « Recevoir une personnalité comme Andreï Makine, c’est important pour un festival comme le nôtre, qui débute », souligne Dorastella Andreani, en charge des événements qui touchent au livre au sein de la direction culturelle de la mairie. Au total, ils seront trente-et-un, dont trois nouveaux-venus sur la scène de la littérature : le Corse Joris Giovanetti et les Italiens Matteo Porru et Alessia Castellini. L’auteur bonifacien Alain Di Meglio leur donnera d’ailleurs une visibilité en animant le samedi une table ronde en leur présence, sur « le temps du premier roman, pourquoi et comment prendre la plume ? » Dumenica Verdoni espère que cette table ronde suscitera des vocations auprès du public : « Des jeunes qui aiment écrire pourraient se faire tout un monde du métier d’écrivain. Ecouter de nouveaux auteurs raconter comment ils ont franchi le pas pourra les aider à en faire de même. »
Des femmes porto-vecchiaises qui ont "transgressé des interdits"
Le dimanche matin, l’élue porto-vecchiaise (qui est aussi universitaire) animera une autre table ronde, intitulée « Femmes de Méditerranée ». Le rapport avec les livres ? « Dans le vecteur d’émancipation, répond Dumenica Verdoni. Ces femmes ont transgressé des interdits, de la même façon que le permet l’écriture. » Elle parle de plusieurs femmes porto-vecchiaises, d’origines différentes « qui ont transformé leurs statuts de femmes traditionnelles hérités de leurs grand-mères, pour évoluer en chef d’entreprise. » Autrement dit, comment des activités de couture, de cuisine ou de jardin ont pu émanciper ces femmes qui y ont consacré leur carrière : « Chez nous, dans l’agriculture, on s’aperçoit que ce sont des femmes qui reprennent, de plus en plus, et c’est assez nouveau, remarque Dumenica Verdoni. Ces histoires sociales méritent d’être racontées pour que ces femmes prennent conscience de l’exemplarité de leur itinéraire. » Une douzaine d’entre elles ont été invitées, ce samedi, à revenir sur leurs pas.
2e édition du Festival du livre Piazz’à u libru de Portivechju. Accès gratuit, sur la place du Bastion.
LE PROGRAMME
Samedi
- 10 h : ouverture du festival, avec la présentation de l’exposition « Nozze ».
- 10 h 30 à 12 h : table ronde « Le temps du premier roman, pourquoi et comment prendre la plume ? »
- 10 h 30 : « L’heure du conte », pour les enfants, sur la terrasse du Bastion.
- 14 h : présentation de l’oeuvre d’Alessandro de Roma.
- 15 h à 16 h 30 : table ronde « Ecrire en Corse, raconter l’ailleurs ».
- 17 h : ateliers pour enfants autour du livre Aghju un’idea (viens écrire tes idées puis dessine-les). Sur inscriptions à partir de 7 ans.
- 17 h à 19 h : lectures, échanges et séance de dédicaces en présence des auteurs Andreï Makine, Patrice Franceschi, Marie Chiabrero, Emilie Guillaumin, Joris Giovanetti et Jean-Luc Bizien.
- 20 h 30 : lecture musicale.
Dimanche
- 9 h 30 à 12 h : nouvelle séance de dédicaces.
- 9 h 30 à 11 h : table ronde « Femmes de Méditerranée ».
- 11 h 15 : présentation du roman Le Serment des apothicaires de Pierre-Joseph Ferrali.
Samedi
- 10 h : ouverture du festival, avec la présentation de l’exposition « Nozze ».
- 10 h 30 à 12 h : table ronde « Le temps du premier roman, pourquoi et comment prendre la plume ? »
- 10 h 30 : « L’heure du conte », pour les enfants, sur la terrasse du Bastion.
- 14 h : présentation de l’oeuvre d’Alessandro de Roma.
- 15 h à 16 h 30 : table ronde « Ecrire en Corse, raconter l’ailleurs ».
- 17 h : ateliers pour enfants autour du livre Aghju un’idea (viens écrire tes idées puis dessine-les). Sur inscriptions à partir de 7 ans.
- 17 h à 19 h : lectures, échanges et séance de dédicaces en présence des auteurs Andreï Makine, Patrice Franceschi, Marie Chiabrero, Emilie Guillaumin, Joris Giovanetti et Jean-Luc Bizien.
- 20 h 30 : lecture musicale.
Dimanche
- 9 h 30 à 12 h : nouvelle séance de dédicaces.
- 9 h 30 à 11 h : table ronde « Femmes de Méditerranée ».
- 11 h 15 : présentation du roman Le Serment des apothicaires de Pierre-Joseph Ferrali.