Ce lundi, une journée de sensibilisation à la biodiversité a été organisée sur la zone aéroportuaire d’Ajaccio, à l’initiative de la CCI de Corse-du-Sud, d’Aéro Biodiversité et d’Air Corsica. L’occasion de rappeler que les aéroports d’Ajaccio et de Bastia font désormais partie des 11 plateformes françaises labellisées « Aérobio », une certification qui distingue les sites engagés dans la préservation de la faune et de la flore.
Évaluer la qualité environnementale, inventorier les espèces végétales, améliorer la biodiversité et sensibiliser les personnels aéroportuaires : tels sont les objectifs de l’association Aéro Biodiversité, présidée par Lionel Guérin, ancien directeur général d’Air France Hop ! Partenaire de 80 aéroports et aérodromes sur le territoire français, l’association collabore avec les aéroports d’Ajaccio et de Bastia depuis 2016. « Notre association a 10 ans. Elle est composée de la Direction générale de l’Aviation civile, de 75 aéroports, de plusieurs compagnies aériennes, du Muséum d’histoire naturelle, mais aussi de Régions, avec pour objectif de mieux connaître la biodiversité aéroportuaire. Notre présence aujourd’hui sur la plateforme aéroportuaire ajaccienne a également pour but de la faire connaître et de la faire partager. Toutes ces plateformes représentent plus de 500 km², soit cinq fois la taille de Paris, et elles sont protégées par des barrières qui font qu’une biodiversité naturelle peut se développer ici aussi, et doit être protégée. Il y a énormément de végétaux, mais aussi des insectes, des oiseaux », explique Lionel Guérin.
Pour établir ces inventaires, Aéro Biodiversité s’appuie sur une vingtaine de naturalistes qui sillonnent chaque année les aéroports partenaires afin de dresser un état des lieux de la faune et de la flore.
Armé de sa paire de jumelles, Quentin Robert observe la plateforme d’Ajaccio depuis trois ans. « Ma mission est de venir chaque année sur les aéroports qui me sont confiés, et notamment ceux de Corse. Ma première tâche est de répertorier toutes les espèces d’oiseaux présentes dans la zone, mais également les mammifères et autres reptiles. Notre travail consiste ensuite à établir un rapport et à conseiller l’aéroport sur la gestion favorable à la biodiversité à mettre en place, en accord avec les mesures de sécurité inhérentes à la zone. »
Depuis trois ans, plusieurs préconisations ont ainsi permis de mieux préserver la biodiversité avec une fauche plus tardive, pour respecter le cycle de vie des oiseaux et autres insectes mais aussi la mise en place de zones de refuge. Mais aussi, la gestion et le traitement des espèces exotiques envahissantes, souvent originaires d’autres continents, qui ont été apportées par maladresse, et qui rentrent en compétition avec des espèces locales. Chaque naturaliste vient ainsi sur site durant plusieurs jours en avril, juin et septembre lors de prospections avec des protocoles de sciences participatives. Un travail de terrain coordonné avec le gestionnaire de la plateforme et donc la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Corse du Sud, et ses deux référents Fabien Ruggeri et Alexia Teisseire, chargés de mettre en pratique les actions en. faveur de la biodiversité, du gestionnaire de l'aéroport d'Ajaccio : « En tant qu’exploitant de l’aérodrome, nous devons faire en sorte de bien connaitre cette plateforme aéroportuaire et mettre en place les actions nécessaires pour la préserver. On travaille main dans la main depuis 2016 avec l’association Aéro Biodiversité et leurs naturalistes. Leur inventaire, la cartographie de l’habitat ainsi que leurs préconisations nous permettent de mieux appréhender notre faune et notre flore. Nous devons faire en sorte de concilier les actions à mettre en oeuvre avec l'aspect sécuritaire. La nature doit poursuivre son cycle de vie au sein de la zone sans entraver la sécurité lors notamment du décollage et de l'atterrissage des avions, qui ne doivent pas être perturbés par la présence aviaire ».