La Garde Suisse se prépare pour la visite papale en Corse : "Chaque déplacement est un défi qui transforme nos hommes"

Written on 11/30/2024
Michela Vanti

À l’occasion de la visite historique du pape François en Corse, la Garde Suisse Pontificale va jouer un rôle de premier plan. Héritiers d’une tradition vieille de plus de cinq siècles, ces soldats, qui incarnent une fidélité et un professionnalisme sans faille, se préparent à relever ce défi de taille.
Rencontre avec le caporal Eliah Cinotti, responsable des médias de ce corps d’élite.

Ils sont 135, en uniformes bleu et jaune, armés de hallebardes et animés par une mission immuable : protéger le successeur de Saint-Pierre. Lors de la visite tant attendue du pape François en Corse, la Garde Suisse Pontificale, plus ancienne armée permanente au monde, se tient prête à relever le défi.

Ce corps prestigieux, entre tradition et modernité, a mobilisé toute son expertise pour organiser cette mission en un temps record. « Comme chaque visite apostolique, celle en Corse nécessite une préparation minutieuse qui débute bien avant l’arrivée du Saint-Père, » explique le caporal Eliah Cinotti, responsable des médias de la Garde. « Chaque détail est scruté : les trajets, les lieux de rassemblement, les protocoles de sécurité. Nous travaillons étroitement avec les autorités locales pour garantir un déroulement sans faille. »

La Garde Suisse déploie un savoir-faire unique lors des voyages du pape, associant rigueur et discrétion. « La sécurité rapprochée du Pape est une responsabilité intense, particulièrement exigeante lors de ses déplacements, » précise le caporal. « Notre priorité est de garantir un environnement sûr tout en laissant place à l’émotion des rencontres avec les fidèles. » Pour cette visite en Corse, les défis sont nombreux : veiller à la fluidité des déplacements, collaborer efficacement avec les forces de l’ordre, et assurer une protection sans compromettre la chaleur des échanges. « Chaque déplacement papal est un défi, mais nous veillons toujours à respecter cet équilibre essentiel entre sécurité et humanité. » ajoute le caporal.

Une fidélité inébranlable
Fondée en 1506 par le pape Jules II, la Garde Suisse est bien plus qu’un corps militaire : elle incarne des valeurs de loyauté, de discipline et de dévouement. « Servir le successeur de Saint-Pierre est une vocation. C’est bien plus qu’un travail, c’est un engagement spirituel et humain, » souligne le caporal.

Rejoindre cette institution exigeante n’est pas à la portée de tous. Les candidats doivent être de nationalité suisse, catholiques pratiquants, âgés de 19 à 30 ans, avoir accompli leur service militaire, être titulaires d’un diplôme et mesurer au moins 174 cm. Leur formation, intense, combine des traditions séculaires et des techniques de sécurité modernes adaptées aux défis contemporains.

Si la Garde Suisse fascine par ses uniformes aux couleurs éclatantes, inspirés de la famille Médicis, et son armement historique, elle ne se limite pas au folklore. « Nos hallebardes sont symboliques, mais notre préparation est moderne et rigoureuse, » précise le caporal. « La formation de nos hommes s’adapte sans cesse aux nouvelles menaces. Aujourd’hui, nous utilisons des technologies avancées pour anticiper les risques tout en conservant l’héritage de nos 500 ans d’histoire. ». Au-delà de leur rôle militaire, les gardes suisses sont aussi marqués humainement par leur mission. « Même si la relation avec le Pape est strictement professionnelle, empreinte de respect et de dévouement, chaque mission transforme nos hommes. » confie-il. « Servir la Garde, c’est grandir humainement et spirituellement. » 

À l’approche du 15 décembre, ce cops d'élite se prépare à remplir, une fois de plus, avec la même rigueur et le même sens du devoir, sa mission : protéger le Souverain Pontife, et faire en sorte que cette visite inscrive un nouveau chapitre dans l’histoire de l’île.