Corte : Ils courent la nuit, à la lumière de leurs frontales

Written on 12/01/2025
Mario Grazi

On le sait, Corte est la capitale du trail avec son fameux Ultra Trail di Corsica connu dans le monde entier. Et c’est pour cette raison qu’elles et ils sont de plus en plus nombreux à tenter l’expérience des courses en montagne. Cela nécessite des entraînements spécifiques et les créneaux, lorsqu’on travaille ou que l’on est étudiant, sont limités. C’est pourquoi, ils ont fait le choix de courir la nuit, éclairés par leurs lampes frontales. C’est ce qu'expliquent Corse Net Infos Charlotte Edwards, Paul Maisonnas et Alexis Cario.

Courir la nuit n’est pas un effet de mode. C’est « une nécessité car nous sommes étudiants et nous ne pourrions nous entraîner que le week-end dans ces conditions », expliquent Charlotte Edwards, Paul Maisonnas et Alexis Cario, étudiants en licence sciences de la vie, en Master sciences de l’eau et licence STAPS. Ils sont respectivement originaires de Haute-Savoie, d’Ardèche et de Siscu et se sont pris de passion pour les trails. Ils préparent d’ailleurs le prochain Urban Trail di Corti, qui aura lieu le mercredi 3 décembre. Et sachant que les courses de Corte se déroulent à partir de 22h30 ou à partir de 4h30, c’est-à-dire de nuit durant quelques heures, « il est important de se familiariser, de prendre nos repères pour nous habituer à courir de nuit ».


« Courir de nuit c’est différent », explique Alexis, « les sensations, ne sont pas les mêmes, on a des impressions différentes, le cadre change et ça a ce côté mystique ». Pour Charlotte l’acclimatation a été difficile au départ : « Au début, lorsque j’ai commencé à courir de nuit, j’avais comme le mal de mer. J’étais vraiment mal à l’aise. C’est n’est qu’en persévérant que j’ai réussi à m’habituer. Et le fait de courir la nuit semble rendre moins pénible les dénivelés car nous ne voyons pas le sommet. Nous sommes contraints de rester concentrés sur le chemin sans voir le point culminant où nous devons arriver. Pour ma part, j’ai l’impression que le dénivelé n’existe pas, même si je le ressens dans les jambes, mais mentalement c’est plus facile ».

La nuit, nous sommes beaucoup plus attentifs 

Pourtant, ils pourraient s’entraîner sur le tartan de la piste du stade Santos-Manfredi à la lumière des projecteurs, mais « les sensations ne sont pas du tout les mêmes sur une boucle. Certes, nous courront parfois sur la piste pour des entraînements de vitesse ou du fractionné, mais rien ne vaut la montagne ou les ruelles de la ville », rajoute Alexis Cario, « dans le trail nous recherchons la technicité du chemin, le dénivelé des terrains et l’effort d’endurance. Sur piste c’est redondant. Ce n’est pas le même sport. La relation de notre corps à l’effort est complétement différente la nuit. Il faut également s’entraîner sous la pluie, car c’est aussi un facteur à prendre en compte ».
Mais y-at-il plus de risques de se blesser la nuit ? « Si on n’est pas habitués et que l’on n’a pas la bonne technique de course, il est évident que oui car l’œil n’est pas forcément habitué à prendre toutes les informations techniques du terrain. La nuit, nous sommes beaucoup plus attentifs et nous restons uniquement concentrés sur le chemin et pas sur ce qui nous entoure, et pour cause, on ne voit rien d’autre que notre tracé », détaille Charlotte Edwards.
Paul Maisonnas soutient que s’entraîner de nuit est plus facile car « nous sommes davantage dans notre bulle. Je pense que c’est même moins fatigant que de courir de jour car on est libérés et tranquilles, même si la concentration doit être optimale. En revanche, c’est après l’effort que l’on ressent davantage la fatigue, mais pas sur le moment ».
Pour courir la nuit, les trailers sont équipés d’au moins une lampe frontale avec une recharge « voire même deux en fonction de la sortie que l’on veut faire. Et puis nous avons toujours avec nous une couverture de survie, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver en montagne », soutient Alexis Cario.

Tous les trois vont participer au 24e Urban Trail de Corte du 3 décembre prochain organisé conjointement par Le Restonica Trail et l’AC Corte. Une course proposée au profit du Téléthon « qui est davantage un entraînement car il s’agit d’un événement solidaire, au profit d’une bonne cause, qui se déroule dans un esprit de grande convivialité », glisse Charlotte Edwards qui va y participer avec Paul Maisonnas tandis qu’Alexis Cario fera partie des nombreux bénévoles qui encadreront la course. Le parcours, de nuit, est tout de même sélectif. Les athlètes partiront de la place Paoli et plus précisément depuis le Cyrnéa Bar pour descendre les Lubbiacce avant de grimper la Scaffa vers le belvédère. Retour ensuite sur le cours Paoli en passant par le musée de la Corse et l’avenue du Colonel Feracci. Une boucle de 2,5 kms à parcourir 4 fois. Les inscriptions sont reçues le mercredi 3 décembre à partir de 17 heures au Cyrnéa Bar tandis que le montant est libre. Le montant des inscriptions étant reversées à l’AFM Téléthon. "La lampe frontale est conseillée, le déguisement apprécié, la bonne humeur de rigueur", a ajouté le Cortenais Pascal Gimenez qui sera lui aussi sur la ligne de départ. Enfin, le départ de la course est prévu à 19 h