Lors de la séance de questions orales de ce jeudi à l’Assemblée de Corse, Véronique Pietri pour Core in Fronte et Danielle Antonini pour Fà Populu Inseme ont interpellé l’Exécutif après l’incident survenu le 7 octobre à l’aéroport de Marseille-Provence, où une famille corse voyageant pour raison médicale avait été prise à partie par des agents de sécurité. En réponse, la conseillère exécutive de la santé a annoncé qu'une réunion de travail s’est tenue mardi à Marseille pour tenter d’éviter que de tels faits ne se reproduisent.
L’histoire avait fait grand bruit il y a quelques jours. Le 7 octobre dernier, une famille corse voyageant pour raison médicale avait été prise pour cible par des agents de sécurité lors du passage des contrôles à l’aéroport de Marseille-Provence. Un nouveau témoignage qui s’ajoute à une liste d’incidents à répétition et qui a fait réagir jusque dans l’hémicycle. Ce jeudi, à l’occasion de la séance de questions orales de l’Assemblée de Corse, Véronique Pietri, pour Core in Fronte, puis Danielle Antonini, de Fà Populu Inseme, sont venues dénoncer ces faits.
« Devant plusieurs témoins, les agents de sécurité ont tenu des propos insultants, menaçants et discriminatoires envers cette famille : “C’est toujours comme ça avec les Corses. Allez faire les fous avec les autres. Bronchez et je vous débarque” », a rappelé Véronique Pietri, en fustigeant : « Voilà comment on traite des parents corses en situation de fragilité, avec un nourrisson dans les bras, simplement parce qu’ils rentrent chez eux, en Corse. Ces propos témoignent d’un racisme larvé, qui perdure, et des différences comportementales, humaines et culturelles qui nous opposent à la France ». Et Danielle Antonini d’insister : « Cet épisode n’est malheureusement pas un fait isolé. Il traduit un malaise profond dans la manière dont sont parfois considérés les passagers corses sur certains aéroports du continent, en particulier celui de Marseille-Provence. Il faut rappeler qu’une grande partie des Corses qui empruntent les aéroports de Marseille, Nice ou Paris le font pour des raisons médicales. Ces voyages ne sont pas de confort, mais de nécessité. Nous savons tous que la Corse ne dispose toujours pas d’un CHU ni d’un PET scan, et de nombreux malades sont contraints de se déplacer régulièrement pour recevoir des soins vitaux, avec des trajets souvent longs, éprouvants et moralement très difficiles. Sans minimiser les impératifs légitimes de sécurité, il est essentiel que les agents de sûreté fassent preuve de bon sens et d’humanité plutôt que de s’arc-bouter sur des procédures rigides, appliquées avec excès de zèle, qui ajoutent de la souffrance à la souffrance ».
En réponse, Bianca Fazi, la conseillère exécutive en charge de la santé, a convenu qu’on « ne peut se résoudre à constater que tous les matins, les avions sont remplis de malades qui vont se faire soigner sur le continent ». « Malgré nos efforts, nous sommes toujours dans l’attente — même si nous y travaillons — d’une réponse sur le PET scan et sur la trajectoire vers le CHU, bien que nous ayons rencontré à plusieurs reprises les ministres successifs. Aujourd’hui, on recense encore 26 000 déplacements sur le continent pour raisons médicales, vers Marseille, Paris et Nice, chaque année », a-t-elle déploré, en soulignant la double peine pour les patients corses cachée derrière ces chiffres. « À la maladie, souvent grave, s’ajoute une obligation de transport, des temps d’attente longs. Pour certains malades, cela peut même être la cause d’un renoncement aux soins. Ces déplacements sont donc déjà sources de stress, de fatigue, sans que l’on doive subir des contrôles accompagnés de propos discriminatoires, vexatoires, voire racistes. Le Conseil exécutif ne peut le tolérer », a-t-elle martelé.
Une réunion organisée avec la direction de l’aéroport
Dans ce droit fil, elle a indiqué s’être rapprochée de la direction de l’aéroport de Marseille après l’incident du 7 octobre afin « d’exiger que ces faits répétés cessent ». « Le 28 octobre, nous avons organisé une réunion de travail à Marseille, facilitée par Gilles Albertini, directeur d’exploitation d’Air Corsica, et Pierre-François Novella, directeur des aéroports de Corse pour la sécurité, à laquelle ont participé le responsable de l’aéroport de Marseille-Provence et le directeur de la sûreté », a-t-elle dévoilé, avant de dérouler :
« Celle-ci avait pour objectif de faire en sorte que ce type d’agissements ne se reproduise plus et que des contrôles — que nous ne remettons absolument pas en question — se déroulent sereinement. Le bon sens doit prévaloir, sans nuire pour autant à l’application des règles et à la sécurité des personnes ».
Au cours de cet entretien, la conseillère exécutive a précisé qu’il avait tout d’abord été convenu « d’organiser des formations à destination des agents de sécurité afin de les sensibiliser aux situations particulières des passagers corses qui transitent par l’aéroport de Marseille ». « Par ailleurs, une campagne d’information à destination des voyageurs sera également mise en place afin d’anticiper et ainsi de fluidifier les procédures de contrôle pour les passagers prioritaires », ajoute-t-elle, avant de reprendre : « Enfin, il a été précisé aux responsables de l’aéroport que nous n’accepterons plus les propos discriminatoires envers les Corses et que, dorénavant, la Collectivité de Corse s’associera systématiquement aux plaintes déposées par les victimes ayant subi des propos racistes ou discriminants ». Et de conclure : « Nous serons donc vigilants à l’avenir, mais je dois dire que tous les participants à la réunion ont exprimé la volonté commune de travailler ensemble pour que ces situations ne se reproduisent plus ».
« Devant plusieurs témoins, les agents de sécurité ont tenu des propos insultants, menaçants et discriminatoires envers cette famille : “C’est toujours comme ça avec les Corses. Allez faire les fous avec les autres. Bronchez et je vous débarque” », a rappelé Véronique Pietri, en fustigeant : « Voilà comment on traite des parents corses en situation de fragilité, avec un nourrisson dans les bras, simplement parce qu’ils rentrent chez eux, en Corse. Ces propos témoignent d’un racisme larvé, qui perdure, et des différences comportementales, humaines et culturelles qui nous opposent à la France ». Et Danielle Antonini d’insister : « Cet épisode n’est malheureusement pas un fait isolé. Il traduit un malaise profond dans la manière dont sont parfois considérés les passagers corses sur certains aéroports du continent, en particulier celui de Marseille-Provence. Il faut rappeler qu’une grande partie des Corses qui empruntent les aéroports de Marseille, Nice ou Paris le font pour des raisons médicales. Ces voyages ne sont pas de confort, mais de nécessité. Nous savons tous que la Corse ne dispose toujours pas d’un CHU ni d’un PET scan, et de nombreux malades sont contraints de se déplacer régulièrement pour recevoir des soins vitaux, avec des trajets souvent longs, éprouvants et moralement très difficiles. Sans minimiser les impératifs légitimes de sécurité, il est essentiel que les agents de sûreté fassent preuve de bon sens et d’humanité plutôt que de s’arc-bouter sur des procédures rigides, appliquées avec excès de zèle, qui ajoutent de la souffrance à la souffrance ».
En réponse, Bianca Fazi, la conseillère exécutive en charge de la santé, a convenu qu’on « ne peut se résoudre à constater que tous les matins, les avions sont remplis de malades qui vont se faire soigner sur le continent ». « Malgré nos efforts, nous sommes toujours dans l’attente — même si nous y travaillons — d’une réponse sur le PET scan et sur la trajectoire vers le CHU, bien que nous ayons rencontré à plusieurs reprises les ministres successifs. Aujourd’hui, on recense encore 26 000 déplacements sur le continent pour raisons médicales, vers Marseille, Paris et Nice, chaque année », a-t-elle déploré, en soulignant la double peine pour les patients corses cachée derrière ces chiffres. « À la maladie, souvent grave, s’ajoute une obligation de transport, des temps d’attente longs. Pour certains malades, cela peut même être la cause d’un renoncement aux soins. Ces déplacements sont donc déjà sources de stress, de fatigue, sans que l’on doive subir des contrôles accompagnés de propos discriminatoires, vexatoires, voire racistes. Le Conseil exécutif ne peut le tolérer », a-t-elle martelé.
Une réunion organisée avec la direction de l’aéroport
Dans ce droit fil, elle a indiqué s’être rapprochée de la direction de l’aéroport de Marseille après l’incident du 7 octobre afin « d’exiger que ces faits répétés cessent ». « Le 28 octobre, nous avons organisé une réunion de travail à Marseille, facilitée par Gilles Albertini, directeur d’exploitation d’Air Corsica, et Pierre-François Novella, directeur des aéroports de Corse pour la sécurité, à laquelle ont participé le responsable de l’aéroport de Marseille-Provence et le directeur de la sûreté », a-t-elle dévoilé, avant de dérouler :
« Celle-ci avait pour objectif de faire en sorte que ce type d’agissements ne se reproduise plus et que des contrôles — que nous ne remettons absolument pas en question — se déroulent sereinement. Le bon sens doit prévaloir, sans nuire pour autant à l’application des règles et à la sécurité des personnes ».
Au cours de cet entretien, la conseillère exécutive a précisé qu’il avait tout d’abord été convenu « d’organiser des formations à destination des agents de sécurité afin de les sensibiliser aux situations particulières des passagers corses qui transitent par l’aéroport de Marseille ». « Par ailleurs, une campagne d’information à destination des voyageurs sera également mise en place afin d’anticiper et ainsi de fluidifier les procédures de contrôle pour les passagers prioritaires », ajoute-t-elle, avant de reprendre : « Enfin, il a été précisé aux responsables de l’aéroport que nous n’accepterons plus les propos discriminatoires envers les Corses et que, dorénavant, la Collectivité de Corse s’associera systématiquement aux plaintes déposées par les victimes ayant subi des propos racistes ou discriminants ». Et de conclure : « Nous serons donc vigilants à l’avenir, mais je dois dire que tous les participants à la réunion ont exprimé la volonté commune de travailler ensemble pour que ces situations ne se reproduisent plus ».
