À l'appel de l'ensemble des syndicats, une importante journée de manifestation contre les mesures budgétaires du gouvernement est organisée partout en France ce jeudi 18 septembre. Dans la cité impériale, un cortège qui a remonté le cours Napoléon en fin de matinée a rassemblé plusieurs centaines de personnes.
Jour de colère. Ce jeudi, partout en France, les syndicats avaient appelé à d’importantes manifestations, une semaine après le mouvement « Bloquons tout ».
À l'appel de la CGT, de FO, de la CFE-CGC, la CFTC, l'UNSA, la FSU et Solidaires, ou encore du STC, à Ajaccio, ce sont plusieurs centaines de personnes qui se sont rassemblées à la gare, avant de remonter le cours Napoléon et de rejoindre la préfecture en fin de matinée afin de contester les mesures budgétaires du gouvernement.
« L’intersyndicale s’était réunie après que l’ex-Premier ministre François Bayrou a annoncé des mesures très dures pour les salariés notamment avec la suppression de deux jours fériés et beaucoup de choses qui allaient encore une fois pénaliser les retraités », a rappelé Jean-Frédéric Pellegrin, secrétaire régional de la CFDT en indiquant : « Tout cela a fait qu’à un moment donné la population est obligée de descendre dans la rue. Il faut revenir à la raison et avoir des propositions plus décentes ».
Devant la préfecture de Corse-du-Sud, le secrétaire départemental UNSA Corse-du-Sud, Frédéric Lanai, a dans la même ligne fustigé des mesures budgétaires « d’une brutalité sans précédent ». « Des coupes dans les services publics, la remise en cause du droit du travail, une énième réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires comme des contractuels, la désindexation des pensions de retraite, le doublement des franchises médicales, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés… Autant de mesures autant brutales que profondément injustes. Ce qui creuse la dette, ce sont aussi les baisses d’impôts pour les riches et les 211 milliards d’aides publiques captés par les plus grandes entreprises », a-t-il dénoncé en soulignant que cette journée d’action a pour objectif d’alerter sur la situation de la France qui s’enfonce dans « une profonde crise sociale et démocratique depuis le passage en force de la réforme des retraites ».
« Les inégalités et le nombre de personnes vivants sous le seuil de pauvreté explosent. Les fermetures d’entreprises et les pertes d’emplois se multiplient, les services publics sont en crise, les salaires ne permettent pas de vivre dignement de son travail, les travailleurs essentiels attendent toujours reconnaissance et dignité », a-t-il encore déploré en notant en outre que la situation sur l’île est encore plus compliquée. « Vivre en Corse, coûte 20% à 30% plus cher qu’ailleurs tant sur le logement, les transports, le carburant, les déchets, que sur les assurances et l’alimentation », a-t-il tancé en rappelant qu'en 2023, l'INSEE avait relevé que la Corse était la 2ème région la plus chère de France.
En tout, ce jeudi, ce sont entre 600 000 et 900 000 manifestants qui sont attendus dans la rue dans l'ensemble du pays selon les prévisions du ministère de l'Intérieur.