Du 19 au 29 septembre, 7e édition de « Camerata Figarella »

Written on 09/18/2025
Philippe Jammes

Ange Sierakowski et Lauriane Maudry, les chevilles ouvrières de cette belle manifestation, proposent un festival de musique classique et traditionnelle qui va animer les villages corses à l’orée de cet automne.

« Ce festival de musique classique et traditionnelle se veut un espace d’échange, de création et de diffusion de la musique classique et traditionnelle en Corse » explique Ange Sierakowski originaire du village de Figarella dans le Cap Corse. « Sa vocation est d’ouvrir les pratiques musicales, et offrir une expérience culturelle d’exception sur le territoire, avec une attention particulière pour la ruralité et ses villages », ajoute Lauriane, aux racines cap corsines aussi. Ces deux jeunes clarinettistes de talent ont créé Camerata Figarella en 2019 et chaque année leur festival rassemble des musiciens d’orchestres, des solistes et des jeunes talents corses, méditerranéens et européens. En amont, une résidence de ces musiciens à Figarella et à la suite, durant une semaine, une série de 14 concerts dans de nombreux villages et villes, de Rogliano à Prunelli di Fiumorbu, en passant par Luri, Sisco, Brando, Santa Maria-di-Lota, Ville di Pietrabugno, Corte, Cervione, Volpajola et Pigna, mais aussi 18 interventions pédagogiques et 2 spectacles pour le jeune public (voir programme ci-dessous). « Trois axes nourrissent les programmes » souligne encore Ange : « Le répertoire de la musique classique occidentale de chambre, sacrée et symphonique, des chefs d’œuvres aux trésors méconnus, des créations originales qui reflètent notre souhait d’interroger l’histoire, la modernité et de le faire résonner en musique. Et enfin la mise en lumière de l’histoire linguistique, patrimoniale et musicale de la Corse ».
Le Festival s’ouvre ce vendredi 19 avec un concert à Luri. « Ce concert intitulé Cantà in Cumpagnia se veut une rencontre musicale entre la tradition du cantu in paghjella, la musique de la renaissance italienne, et quatre grands improvisateurs : Enea Sorini, baryton italien spécialiste du chant de la renaissance toscane, William Dongois, virtuose du cornetto, ancien instrument roi de la Basilique Saint Marc à Venise, Stefan Légée à la saqueboute, ancêtre du trombone et Fausto Sierakowski, saxophoniste aux sonorités venues de Grèce » commente A. Sierakowski.
Voilà pour le « hors d’œuvre » de cette édition 2025 qui pour la première fois fera place à la danse avec Ammancu. « Il s’agit d’une chorégraphie de Marion Gautier de Charnacé, danseuse à l’Opéra de Paris, sur la deuxième Partita de Bach interprétée par Juliette Beauchamp au violon » ajoute L. Maudry.
Un rendez-vous à ne pas manquer samedi 20 sur le parvis de l’église de Rogliano et lundi 22 devant la tour génoise de Miomo. Ce spectacle sera également décliné en projet pédagogique à l’adresse des écoles primaires. En parallèle des concerts ouverts au public, la Camerata Figarella s’engage en effet pour la jeunesse et propose plusieurs projets et spectacles en partenariat avec les écoles et IME, avec les écoles de Brando, Figarella, Miomo, Luri, Rogliano, Sisco, Pietracorbara, de Prunelli di Fiumorbu, Pietranera, Ville et l’IME les Tilleuls. Elle propose également quatre séances de spectacle pédagogique autour du Petit Prince de Saint Exupéry avec Sampiero Medori et l’improvisateur claviériste Abel Saint Bris.
Pour cette édition 2025 : 3 concerts gratuits, les autres à « entrée libre » à partir de 5 €. (Billets gratuits pour les -12 ans et Pass Cultura de la Collectivité de Corse pour les 12-25 ans). Au programme aussi 2 conférences gratuites.

Le programme

Vendredi 19 septembre
20 h 30 à Luri — Ghjesa San Petru
« Cantà in cumpagnia » : Ce projet fait dialoguer les voix de quatre chanteurs et quatre instrumentistes à vent entre la tradition du cantu in paghjella, le chant de la renaissance et la pratique improvisée de la diminution.
 
Samedi 20
18 h à Rogliano (Église Sant’Agnellu) : « In le to bracce mute » & « Salome's dance for peace ». Partita de Bach par la violoniste Juliette Beauchamp, chorégraphiée et dansée par Marion Gautier de Charnacé de l’Opéra de Paris sur le parvis de l’église de Rogliano Salomé’s dance for peace Musique minimaliste américaine pour quatuor à cordes et vents ; de Terry Riley, l’inventeur du genre, Jon Lord fondateur des Deep Purple, et Moondog, le Viking musicien de rue à Central Park.
 
Dimanche 21
18 h 30 à Brando (Église de Poretto)
Fête d’ouverture avec un groupe traditionnel invité en partenariat avec le festival des rencontres polyphoniques de Calvi.
 
Lundi 22
19 h à Santa Maria di Lotta (Tour de Miomo) : « In le to bracce mute » & « Salome's dance for peace ». Partita de Bach par la violoniste Juliette Beauchamp, chorégraphiée et dansée par Marion Gautier de Charnacé de l’Opéra de Paris sur le parvis de la Tour génoise.
 
Mardi 23
21 h à Corte au Musée de la Corse (Entrée gratuite)
« Le phonographe et la plume » : les compositeurs ethnomusicologues Musique de chambre aux harmonies traditionnelles de Fanny Mendelssohn au moine arménien Komitas en passant par Berlioz, Schubert et Mykola Lysenko avec l’accordéoniste de jazz Noé Clerc et la violoncelliste suédoise Kristina Winiarski.
 
Mercredi 24
19 h 30 à Sisco (Église Saint Martin) : « 150 ans de Ravel ». Le spectateur est guidé par le comédien Sampiero Medori au travers de la vie et de l’œuvre de Maurice Ravel. Chefs d’œuvres de la musique de chambre du compositeur basque et Tzigane pour le violon soliste de Chiara Sannicandro, lauréate de la J. Brahms Compétition.
 
Jeudi 25
19 h 30 à Ville di Petrabugno (Église Sainte Lucie) : « Le phonographe et la plume ». Les compositeurs ethnomusicologues Musique de chambre aux harmonies traditionnelles de Fanny Mendelssohn au moine arménien Komitas en passant par Berlioz, Schubert et Mykola Lysenko avec l’accordéoniste de jazz Noé Clerc et la violoncelliste suédoise Kristina Winiarski.
 
Vendredi 26
20 h 30 à Prunelli di Fiumorbu (Spaziu Anima) : « Isule luntane, balli cumuni ». Musique traditionnelle de l’archipel du Dodécanèse avec la voix d’or de Martha Mavroidi.
 
Vendredi 26
21 h à Pigna (Auditorium Voce) et
Samedi 27 à 18 h à Vulpaiola (Ghjesa di l’Annunziata, entrée gratuite)
« San Ghjuvanni in Patmos ». Texte de Marc Biancarelli, musique de J.S Bach. Interprété par Roselyne de Nobili et Pierre Laurent Santelli, ce texte de théâtre en langue corse dialogue avec un réarrangement des cantates de Bach pour 10 instrumentistes dont la Victoire de la Musique 2024 Salomé Gasselin à la viole de gambe et le traverso italien Lorenzo Gabriele.
 
Dimanche 28
11 h à Brando (église Santa Maria de Castello) : « Concertino Classico ». Autour de la pianofortiste erbalunghese Eleonore Luciani et de la virtuose violoniste romaine Rebecca Raimondi, professeure à la Hochschule de Frankfurt, un programme mettant à l’honneur les instruments de l’époque classique et des œuvres de Mozart et C.P.E Bach.
 
Dimanche 28
17 h à Santa Maria di Lota (église de Figarella) : « Le mythe de la lyre en Méditerranée ». Création originale commandée à Martha Mavroidi pour le Festival faisant dialoguer l’occident et l’orient autour de l’histoire millénaire de la lyre grecque et de la viole de gambe de la Victoire de la Musique 2024 Salomé Gasselin.
18 h 30 (Entrée gratuite) : « Isule luntane, balli cumuni ». Musique traditionnelle de l’archipèle du Dodécanèse avec la voix d’or de de Martha Mavroidi, le violon de Panormitis Boumpas et le luth de Maria Ploumi.
 
Lundi 29
18 h 30 à Cervione (Cour du musée) : « Isule luntane, balli cumuni »
 
Conférences (gratuites)
Dimanche 21
11 h 30 à Figarella : « Ce que cache les partitions ». Conférence tout public de W. Dongois, cornettiste, spécialiste de musique ancienne et professeur à la Haute École de Musique de Genève autour des mystère de de la distance entre musique écrite et musique pratiquée à la Renaissance : « La carte ne fait pas le pays ».
15 h 30 à Figarella : Conférence autour de l’ouvrage : « Jeux, Musique, Danse et Théatre en Corse/Quatre siècles de divertissements XVe — XVIIIe siècles » par l’auteur Jean-Christophe Liccia avec les musiciens Jean Yves Casalta et Ceccè Brunini.

De la danse pour cette 7e édition avec une chorégraphie de Marion Gautier de Charnacé, danseuse à l‘Opéra de Paris, sur la deuxième Partita de Bach interprétée par Juliette Beauchamp au violon