Jean-Paul Cappuri, Jean-Richard Graziani et Jean-Marc Raffaelli, anciens journalistes de Corse-Matin, livrent, dans une mise en page signée Xavier Grimaldi, une plongée documentée dans une décennie charnière de l’histoire de l’île. À travers des récits parfois surprenants et une riche iconographie, l’ouvrage retrace les événements qui ont marqué cette période.
Après un excellent livre en novembre 2022 sur Claude Papi, figure emblématique du football corse, les trois confrères ont décidé de parcourir plus largement la Corse d’antan. Un ouvrage qui traite donc en 9 chapitres tout ce qui a marqué l’actualité insulaire dans les années 50. Économie, politique, faits divers, culture, sport, transport, disparition, vie quotidienne, religion. Pourquoi cette année de départ ? «Il y a 15 ans, journaliste à Corse Matin, mon rédacteur en chef m’avait demandé de travailler sur un Hors-série du quotidien consacré aux années 50 et 60 en Provence, Alpes, Côte d’Azur et Corse », explique Jean-Paul Cappuri. « Je m’étais lancé dans de sérieuses recherches, effectué un travail de fourmi, mais je me suis retrouvé frustré, car seule une petite part de mon article avait été publié et certaines trouvailles intéressantes passées aux oubliettes. J’en ai parlé à mes deux confrères Jean-Richard Graziani et Jean-Marc Raffaelli il y a quelque temps et on a décidé de consacrer tout un livre à ces années 50, car, venant après la guerre, elles constituent une période charnière pour notre île ».
La Reine d’Angleterre en pantalon et un futur Pape en visite en Corse
Nostalgiques, et ces années 2000 bien sombres ne font qu’accentuer ce regard tendre vers les 50 et 60, les Corses le sont assurément. Un peuple bien ancré dans les traditions que certains au quotidien œuvrent à perpétuer tant ce 21e siècle serait prêt à les balayer. « Au début des années 50, la Corse, comme beaucoup d’autres régions, panse ses blessures », souligne JM Raffaelli. « Après l’horreur, les morts, notre île entre dans une période d’espoir, d’où le sous-titre du livre, une période charnière, une Corse à la croisée des chemins, une Corse très rurale, une Corse où se dessinent déjà les prémices de tout ce qui va lui arriver. On a restitué des pans de l’histoire, mais ce livre est à dimension humaine plus qu’encyclopédique sur ces années 50. On a fait un travail de terrain en rencontrant sur place les survivants, des témoins de ces années lointaines ». Pour bien mailler ces années-là, les trois journalistes se sont en quelque sorte partagé le travail et ont déterré des évènements marquant pour l’époque et pourtant oubliés. « J’ai appris qu’en 1954, Henri Chenevée avait battu le record du monde d’apnée dans le golfe de Saint-Florent ou encore que de nombreuses familles ajacciennes étaient d’origine espagnole qui avaient fui le régime de Franco», révèle JP Cappuri. « Au début des années 50, un traité international avait été signé entre la Corse et la Sardaigne, deux îles en quelque sorte précurseurs du Marché commun », relate JR Graziani qui narre avec enthousiasme la visite sur notre île en 1954 de Monseigneur Angelo Giuseppe Roncalli qui deviendra 4 ans plus tard le Pape Jean XXIII. « Nonce apostolique à l’époque, il avait été invité aux cérémonies de ND de Lavasina et sur son passage, la foule criait Vive le Pape». Autre personnalité qui s’était déplacée sur notre île dans ces années-là : Elisabeth II d’Angleterre. «Le photographe de l’époque, le réputé Toussaint Tomasi, avait même fait un cliché de la reine en pantalon », souligne amusé JM Raffaelli.
L’ancien grand-reporter rappelle également le rôle des Corses lors de la 2e guerre mondiale et l’aide qu’ils avaient apportée à la résistance et son rôle important auprès du général De Gaulle. « Quand il est venu en Corse en 1958, se souvenant de la grande résistante Virginie Pietri, 1re mairesse de Corse à Giocatojo, mère du journaliste Aimé Pietri, il avait envoyé une jeep la chercher à son village pour qu’elle vienne le voir à Bastia »
Le Fonds Tomasi
« Le plus difficile pour nous a été de trouver des photos pour illustrer nos textes » explique Jean-Paul Cappuri. « A cette époque les journaux insulaires en publiaient très peu. On s’est donc tournés vers le fonds Tomasi qui possède des centaines de clichés de cette époque ou des photos, rares, de famille et de fonds privés». Des photos dont certaines en très mauvais état ont dû être retravaillées, voire colorisées par Xavier Grimaldi, le 4e mousquetaire de l’ouvrage. La rédaction, la mise en page, la parution aux éditions Coletta ont pris plus de 15 mois. De la belle ouvrage.
Séances de dédicaces
Bastia : Mercredi 10 décembre à partir de 15 heuresà la librairie Papi, Bd Paoli – Bastia.
Porto Vecchio : Jeudi 11 décembre 18 heures à la médiathèque
Cateri : Vendredi 12 Chez Léon
Biguglia : Samedi 13 et dimanche 14 au Marché de Noël
Corte : Mercredi 17 à la librairie Valentini à 16 heures
Ajaccio : Samedi 20 à Cultura Atrium 15 heures
Furiani : Dimanche 21 à 14h à la Fnac
Bastia : Mardi 23 au Monoprix à 15h30
La Reine d’Angleterre en pantalon et un futur Pape en visite en Corse
Nostalgiques, et ces années 2000 bien sombres ne font qu’accentuer ce regard tendre vers les 50 et 60, les Corses le sont assurément. Un peuple bien ancré dans les traditions que certains au quotidien œuvrent à perpétuer tant ce 21e siècle serait prêt à les balayer. « Au début des années 50, la Corse, comme beaucoup d’autres régions, panse ses blessures », souligne JM Raffaelli. « Après l’horreur, les morts, notre île entre dans une période d’espoir, d’où le sous-titre du livre, une période charnière, une Corse à la croisée des chemins, une Corse très rurale, une Corse où se dessinent déjà les prémices de tout ce qui va lui arriver. On a restitué des pans de l’histoire, mais ce livre est à dimension humaine plus qu’encyclopédique sur ces années 50. On a fait un travail de terrain en rencontrant sur place les survivants, des témoins de ces années lointaines ». Pour bien mailler ces années-là, les trois journalistes se sont en quelque sorte partagé le travail et ont déterré des évènements marquant pour l’époque et pourtant oubliés. « J’ai appris qu’en 1954, Henri Chenevée avait battu le record du monde d’apnée dans le golfe de Saint-Florent ou encore que de nombreuses familles ajacciennes étaient d’origine espagnole qui avaient fui le régime de Franco», révèle JP Cappuri. « Au début des années 50, un traité international avait été signé entre la Corse et la Sardaigne, deux îles en quelque sorte précurseurs du Marché commun », relate JR Graziani qui narre avec enthousiasme la visite sur notre île en 1954 de Monseigneur Angelo Giuseppe Roncalli qui deviendra 4 ans plus tard le Pape Jean XXIII. « Nonce apostolique à l’époque, il avait été invité aux cérémonies de ND de Lavasina et sur son passage, la foule criait Vive le Pape». Autre personnalité qui s’était déplacée sur notre île dans ces années-là : Elisabeth II d’Angleterre. «Le photographe de l’époque, le réputé Toussaint Tomasi, avait même fait un cliché de la reine en pantalon », souligne amusé JM Raffaelli.
L’ancien grand-reporter rappelle également le rôle des Corses lors de la 2e guerre mondiale et l’aide qu’ils avaient apportée à la résistance et son rôle important auprès du général De Gaulle. « Quand il est venu en Corse en 1958, se souvenant de la grande résistante Virginie Pietri, 1re mairesse de Corse à Giocatojo, mère du journaliste Aimé Pietri, il avait envoyé une jeep la chercher à son village pour qu’elle vienne le voir à Bastia »
Le Fonds Tomasi
« Le plus difficile pour nous a été de trouver des photos pour illustrer nos textes » explique Jean-Paul Cappuri. « A cette époque les journaux insulaires en publiaient très peu. On s’est donc tournés vers le fonds Tomasi qui possède des centaines de clichés de cette époque ou des photos, rares, de famille et de fonds privés». Des photos dont certaines en très mauvais état ont dû être retravaillées, voire colorisées par Xavier Grimaldi, le 4e mousquetaire de l’ouvrage. La rédaction, la mise en page, la parution aux éditions Coletta ont pris plus de 15 mois. De la belle ouvrage.
Séances de dédicaces
Bastia : Mercredi 10 décembre à partir de 15 heuresà la librairie Papi, Bd Paoli – Bastia.
Porto Vecchio : Jeudi 11 décembre 18 heures à la médiathèque
Cateri : Vendredi 12 Chez Léon
Biguglia : Samedi 13 et dimanche 14 au Marché de Noël
Corte : Mercredi 17 à la librairie Valentini à 16 heures
Ajaccio : Samedi 20 à Cultura Atrium 15 heures
Furiani : Dimanche 21 à 14h à la Fnac
Bastia : Mardi 23 au Monoprix à 15h30
JR Graziani, X. Grimaldi, JM Raffaelli et JP Cappuri signent un beau livre sur la Corse des années 50.