Alors que les chauffeurs du réseau Muvistrada sont en grève illimitée depuis ce mardi matin, dans un communiqué au vitriol, la communauté d’agglomération dénonce « des blocages disproportionnés et injustifiables » et appelle à « la levée immédiate des obstacles pour rétablir le service minimum, reprendre les négociations dans un cadre sérieux et respecter les usagers ».
« La situation économique et sociale de la SPL Muvitarra est devenue insoutenable, au point de mettre en péril l’avenir même de la structure et de ses emplois ». Alors que les chauffeurs de bus du réseau Muvistrada sont en grève illimitée depuis ce mardi matin, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), actionnaire majoritaire de la SPL, a tenu à communiquer afin de « rétablir les faits ». Dénonçant le fait qu’Ajaccio « est une nouvelle fois paralysée par le blocage organisé de certains salariés de la SPL Muvitarra », dans un communiqué au vitriol transmis à la presse, la CAPA « condamne fermement ces pratiques d’intimidation qui n’ont rien à voir avec l’exercice du droit de grève et qui portent atteinte au service public, aux usagers et à la sécurité de tous ».
« Ces méthodes sont d’autant plus inacceptables que, depuis 15 mois, la SPL Muvitarra et la CAPA n’ont cessé de tendre la main pour renégocier des accords d’entreprise devenus intenables à long terme, et introuvables dans aucun autre réseau de transport en France : jusqu’à 53 jours de congés par an, des salaires 30 à 40% supérieurs aux standards nationaux, une double prime de transport… », dénonce la CAPA. Dans ce droit fil, la communauté d’agglomération pointe en outre un « absentéisme hors normes » avec « 780 jours d’arrêt maladie sur le seul mois de novembre », « 10 400 jours d’absence en 2024 », « un taux d’absentéisme moyen de 20 à 25 % avec des pics à 30%, quand la moyenne nationale du secteur s’élève à 8,9% » et des « coûts de fonctionnement largement supérieurs aux standards ».
« Aujourd’hui, faire rouler un bus de la SPL Muvitarra coûte 9 euros par kilomètre. À titre de comparaison, dans les réseaux de transport similaires en France, ce coût se situe plutôt entre 5,4€ et 6€, et parfois même autour de 4,6€. Autrement dit, la SPL paye entre 40% et 60% de plus que partout ailleurs pour assurer le même service », écrit la CAPA en assurant que ce constat émane d’un audit indépendant « commandé pour évaluer objectivement la situation de l’entreprise ». « Les experts sont formels, le fonctionnement actuel est trop cher, manque d’efficacité et entraîne un déficit structurel qui menace la survie même de la SPL Muvitarra », appuie-t-elle.
Dans la même ligne, la CAPA avance que les rémunérations versées par la SPL Muvitarra « sont significativement plus élevées que celles pratiquées dans les autres réseaux de transport public en France ». « Pour les conducteurs, l’écart est particulièrement marqué : dès l’embauche, les salaires y sont environ 40% supérieurs à la moyenne nationale. Après un an d’ancienneté, celui-ci dépasse même plus de 40% là où la plupart des réseaux restent sur des progressions beaucoup plus modérées », détaille-t-elle en précisant que les fonctions d’encadrement intermédiaire suivent la même tendance. « À cela s’ajoutent des compléments significatifs : les salariés perçoivent notamment un 13e et un 14e mois, un avantage non négligeable dans le secteur du transport public urbain », dévoile encore la CAPA.
Plus loin, elle indique également que « même la base de calcul des salaires, le point d’indice, est majorée ». Et de préciser : « Il est environ 10% plus élevé que dans la branche nationale. L’écart commence dès la première ligne de la fiche de paie et se répercute mécaniquement sur l’ensemble de la carrière ». « Après 10 ans d’ancienneté, l’écart global de rémunération entre un salarié de la SPL et un agent occupant les mêmes fonctions à la CAPA peut atteindre 35 à 40% », pointe en outre la CAPA qui affirme que si « ces niveaux de rémunération témoignent d’une volonté de valoriser les métiers du transports », ils ne sont « toutefois plus tenables sans une renégociation des autres accords qui les accompagnent ». « Et ils supposent, a minima, que le service public soit assuré avec régularité, sérieux et sans grèves à répétition ».
Or, à défaut d’une remise à plat du modèle social, « l’équilibre économique de la SPL Muvitarra ne peut plus être garanti », assure la CAPA, qui juge indispensable « de repenser l’ensemble des accords pour préserver durablement l’activité, la qualité du service et les emplois » et « éviter que le réseau Muvistrada ne sombre dans une spirale irrémédiable ». La communauté d’agglomération insiste également sur le caractère unique des avantages sociaux « qui n’existent dans aucun autre réseau de transport comparable » : « Double prime de transport, moyenne de 53 jours de congés par an, subrogation illimitée en cas d’arrêt maladie et absence de jours de carence ». « S’y ajoutent des avantages complémentaires financés intégralement par l’entreprise, ainsi que des évolutions de carrière extrêmement rapides : au bout de six mois, un salarié voit son salaire progresser d’environ 20 % et il est considéré comme ancien après deux ans seulement, quand il faut près de vingt ans dans d’autres réseaux», précise la CAPA. Selon elle, « ces acquis trouvent leur origine dans des accords, pour certains remontant à 1973, qui ont été conçus dans une réalité économique et sociale aujourd’hui obsolète ». À la lumière des constats financiers, sociaux et opérationnels, la CAPA juge ainsi « évident que cet édifice doit être renégocié pour permettre à l’entreprise de survivre et d’assurer durablement le service public dont dépend la population».
La CAPA pointe en outre certaines règles internes qui compliquent l’organisation du service : « L’entreprise fonctionne selon un modèle où la mobilité du personnel est très limitée. Le cas le plus emblématique concerne les conducteurs titulaires : chacun dispose de sa ligne et de son bus attitrés. En cas d’absence sur une autre ligne, le conducteur titulaire n’est jamais réaffecté et un remplaçant est mobilisé systématiquement, ce qui augmente les coûts, désorganise le service et réduit la flexibilité opérationnelle. Il s’agit d’un cas unique en France ».
Enfin, la Capa explique que depuis la dénonciation des accords d’entreprise le 27 septembre 2024, « un délai légal de 15 mois s’est ouvert pour permettre une renégociation en profondeur d’un socle social devenu impossible à financer ». Mais elle déplore que « les organisations syndicales ont refusé de siéger, porté l’affaire devant le tribunal et multiplié les demandes de report. Même lorsque les réunions ont repris en octobre et novembre 2025, elles ont refusé de signer l’accord de méthode et de discuter de la majorité des accords concernés ». Pendant ce temps, la CAPA indique avoir « agi significativement » pour soutenir la SPL Muvitarra, notamment avec le « paiement rétroactif d’1,4 million d’euros », « l’achat de 10 bus neufs pour 2 millions d’euros », le « financement de 1,5 million d’euros pour un système de billettique moderne et contribution annuelle de 10 millions d’euros au fonctionnement de la SPL ».
De facto, pour la communauté d’agglomération fustige : « les blocages de ce matin ne sont pas seulement disproportionnés : ils sont injustifiables ». « Ils ne servent en rien la cause des salariés, ils pénalisent exclusivement les habitants du Pays ajaccien », martèle-t-elle en exigeant « la levée immédiate des blocages pour rétablir le service minimum, la reprise des négociations dans un cadre sérieux et loyal, et le respect des usagers, continuellement pris en otage ».
« Ces méthodes sont d’autant plus inacceptables que, depuis 15 mois, la SPL Muvitarra et la CAPA n’ont cessé de tendre la main pour renégocier des accords d’entreprise devenus intenables à long terme, et introuvables dans aucun autre réseau de transport en France : jusqu’à 53 jours de congés par an, des salaires 30 à 40% supérieurs aux standards nationaux, une double prime de transport… », dénonce la CAPA. Dans ce droit fil, la communauté d’agglomération pointe en outre un « absentéisme hors normes » avec « 780 jours d’arrêt maladie sur le seul mois de novembre », « 10 400 jours d’absence en 2024 », « un taux d’absentéisme moyen de 20 à 25 % avec des pics à 30%, quand la moyenne nationale du secteur s’élève à 8,9% » et des « coûts de fonctionnement largement supérieurs aux standards ».
« Aujourd’hui, faire rouler un bus de la SPL Muvitarra coûte 9 euros par kilomètre. À titre de comparaison, dans les réseaux de transport similaires en France, ce coût se situe plutôt entre 5,4€ et 6€, et parfois même autour de 4,6€. Autrement dit, la SPL paye entre 40% et 60% de plus que partout ailleurs pour assurer le même service », écrit la CAPA en assurant que ce constat émane d’un audit indépendant « commandé pour évaluer objectivement la situation de l’entreprise ». « Les experts sont formels, le fonctionnement actuel est trop cher, manque d’efficacité et entraîne un déficit structurel qui menace la survie même de la SPL Muvitarra », appuie-t-elle.
Dans la même ligne, la CAPA avance que les rémunérations versées par la SPL Muvitarra « sont significativement plus élevées que celles pratiquées dans les autres réseaux de transport public en France ». « Pour les conducteurs, l’écart est particulièrement marqué : dès l’embauche, les salaires y sont environ 40% supérieurs à la moyenne nationale. Après un an d’ancienneté, celui-ci dépasse même plus de 40% là où la plupart des réseaux restent sur des progressions beaucoup plus modérées », détaille-t-elle en précisant que les fonctions d’encadrement intermédiaire suivent la même tendance. « À cela s’ajoutent des compléments significatifs : les salariés perçoivent notamment un 13e et un 14e mois, un avantage non négligeable dans le secteur du transport public urbain », dévoile encore la CAPA.
Plus loin, elle indique également que « même la base de calcul des salaires, le point d’indice, est majorée ». Et de préciser : « Il est environ 10% plus élevé que dans la branche nationale. L’écart commence dès la première ligne de la fiche de paie et se répercute mécaniquement sur l’ensemble de la carrière ». « Après 10 ans d’ancienneté, l’écart global de rémunération entre un salarié de la SPL et un agent occupant les mêmes fonctions à la CAPA peut atteindre 35 à 40% », pointe en outre la CAPA qui affirme que si « ces niveaux de rémunération témoignent d’une volonté de valoriser les métiers du transports », ils ne sont « toutefois plus tenables sans une renégociation des autres accords qui les accompagnent ». « Et ils supposent, a minima, que le service public soit assuré avec régularité, sérieux et sans grèves à répétition ».
Or, à défaut d’une remise à plat du modèle social, « l’équilibre économique de la SPL Muvitarra ne peut plus être garanti », assure la CAPA, qui juge indispensable « de repenser l’ensemble des accords pour préserver durablement l’activité, la qualité du service et les emplois » et « éviter que le réseau Muvistrada ne sombre dans une spirale irrémédiable ». La communauté d’agglomération insiste également sur le caractère unique des avantages sociaux « qui n’existent dans aucun autre réseau de transport comparable » : « Double prime de transport, moyenne de 53 jours de congés par an, subrogation illimitée en cas d’arrêt maladie et absence de jours de carence ». « S’y ajoutent des avantages complémentaires financés intégralement par l’entreprise, ainsi que des évolutions de carrière extrêmement rapides : au bout de six mois, un salarié voit son salaire progresser d’environ 20 % et il est considéré comme ancien après deux ans seulement, quand il faut près de vingt ans dans d’autres réseaux», précise la CAPA. Selon elle, « ces acquis trouvent leur origine dans des accords, pour certains remontant à 1973, qui ont été conçus dans une réalité économique et sociale aujourd’hui obsolète ». À la lumière des constats financiers, sociaux et opérationnels, la CAPA juge ainsi « évident que cet édifice doit être renégocié pour permettre à l’entreprise de survivre et d’assurer durablement le service public dont dépend la population».
La CAPA pointe en outre certaines règles internes qui compliquent l’organisation du service : « L’entreprise fonctionne selon un modèle où la mobilité du personnel est très limitée. Le cas le plus emblématique concerne les conducteurs titulaires : chacun dispose de sa ligne et de son bus attitrés. En cas d’absence sur une autre ligne, le conducteur titulaire n’est jamais réaffecté et un remplaçant est mobilisé systématiquement, ce qui augmente les coûts, désorganise le service et réduit la flexibilité opérationnelle. Il s’agit d’un cas unique en France ».
Enfin, la Capa explique que depuis la dénonciation des accords d’entreprise le 27 septembre 2024, « un délai légal de 15 mois s’est ouvert pour permettre une renégociation en profondeur d’un socle social devenu impossible à financer ». Mais elle déplore que « les organisations syndicales ont refusé de siéger, porté l’affaire devant le tribunal et multiplié les demandes de report. Même lorsque les réunions ont repris en octobre et novembre 2025, elles ont refusé de signer l’accord de méthode et de discuter de la majorité des accords concernés ». Pendant ce temps, la CAPA indique avoir « agi significativement » pour soutenir la SPL Muvitarra, notamment avec le « paiement rétroactif d’1,4 million d’euros », « l’achat de 10 bus neufs pour 2 millions d’euros », le « financement de 1,5 million d’euros pour un système de billettique moderne et contribution annuelle de 10 millions d’euros au fonctionnement de la SPL ».
De facto, pour la communauté d’agglomération fustige : « les blocages de ce matin ne sont pas seulement disproportionnés : ils sont injustifiables ». « Ils ne servent en rien la cause des salariés, ils pénalisent exclusivement les habitants du Pays ajaccien », martèle-t-elle en exigeant « la levée immédiate des blocages pour rétablir le service minimum, la reprise des négociations dans un cadre sérieux et loyal, et le respect des usagers, continuellement pris en otage ».