Les marins de Corsica Linea et La Méridionale en grève le 2 décembre

Written on 11/28/2025
Léana Serve

La CGT des marins de Marseille a déposé un préavis de grève pour 24 heures à partir du mardi 2 décembre, appelant « chaque membre d’équipage » à cesser le travail sur toutes les lignes de Corsica Linea et La Méridionale. Le syndicat dénonce la concurrence « déloyale » de compagnies étrangères et réclame notamment l’arrêt de la ligne Toulon-Ajaccio-Propriano de la Corsica Ferries.

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La CGT des marins de Marseille indique avoir déposé un préavis de grève par lequel elle invite « chaque membre d’équipage » de la Corsica Linea et La Méridionale « à cesser le travail à compter du mardi 2 décembre, 8h, et ce après l’arrivée des navires en fonction de leurs horaires respectifs, pour une durée de 24 heures jusqu’au mercredi 3 décembre, 8h, dans tous les ports de la continuité territoriale ainsi que Toulon, Nice et Marseille, également pour toutes autres destinations ». Un mouvement qui s’inscrit dans la continuité de l’appel national lancé par la Fédération nationale des syndicats maritimes CGT.
 

Dans un communiqué, la Fédération indique que « les gouvernements successifs ont, depuis de trop nombreuses années, réduit le nombre de marins français en ouvrant à la libre concurrence des secteurs entiers de navigation sous pavillon français 1er registre, comme en Méditerranée avec Corsica Ferries et GNV » et que « des ouvertures à la concurrence se créent également aux services portuaires et aux EMR avec une loi récente qui y a autorisé le registre international français, sous couvert de contrôles irréalisables et irréalisés comme nous l'avons constaté aussi bien en Méditerranée qui bénéficie pourtant du décret “État d'accueil” que sur le Transmanche avec la loi Le Gac ». Face à cette situation, elle appelle l’ensemble des marins du commerce, de la pêche, du remorquage et du portuaire « à se mobiliser massivement pour nos emplois et notre profession ».
 

Dans un courrier adressé aux présidents de Corsica Linea et de La Méridionale, la CGT des marins de Marseille affirme avoir alerté à plusieurs reprises les deux compagnies sur « la concurrence déloyale des compagnies sous pavillon international italien, sur nos liaisons maritimes de service public au cabotage national entre la Corse et le continent, et sur nos lignes régulières à passagers entre les ports français et chaque pays du Maghreb en partenariat avec leur compagnie nationale (Algérie, Tunisie, Maroc) ». Selon le syndicat, malgré « un accord de coopération renforcée signé le 19 juin 2023 portant notamment comme engagement d'actions, les synergies de moyens navals et logistiques de nos deux compagnies sous pavillon français 1er registre, [...] tout le contraire s'est produit depuis l'automne 2023 et il y a urgence à agir ».
 

Il dénonce également « la mise en concurrence de nos deux compagnies sur la desserte de la Corse, et peut-être demain sur les lignes France-Maghreb, faisant ainsi le jeu dangereux de la libéralisation de nos secteurs de navigation nationaux stratégiques, au profit de GNV et de Corsica Ferries sous pavillon international italien, et au péril de plus d'un millier d'emplois, de nos professions, et de l'intérêt général avec toute une économie durable menacée en Corse comme sur le continent, avec les ports de Marseille et de Sète ». Une situation qui n'est « plus tenable » et à laquelle « il nous faut y remédier ensemble tel que vous l'avez acté par écrit dans cet accord de coopération renforcée signé au nom de nos deux compagnies, malheureusement resté “lettre morte” ».

Par ailleurs, la CGT des marins de Marseille demande « la mise en œuvre d’une table ronde avec nos deux compagnies », l’État et les collectivités de Corse, PACA et Occitanie d’ici la fin de l’année. Elle réclame également « l’arrêt de la ligne Toulon-Ajaccio-Propriano construite artificiellement par la Corsica Ferries pour casser la ligne de service public Marseille-Propriano » ainsi que « la récupération des aides d'État perçues illégalement par la Corsica Ferries pour plus de 200 millions d'euros, dont trois plaintes ont été déposées » ou encore « un engagement écrit de l'État garantissant le financement des DSP maritimes Corse-continent jusqu'à leur terme en 2030 ».