Enseignant durant de longues années, jusqu’à 2008, notamment dans des établissements situés en Zones Prioritaire du Nord, sa région de naissance, Jérôme Leroy a toujours été passionné par l’écriture : Romans, romans noirs, recueil de poésies, album jeunesse… Invité de « Camera Pulitica », festival du film engagé qui se déroule jusqu’au 29 novembre au Spaziu Carlu Rocchi à Biguglia, CNI est allé à sa rencontre..
Pour son roman Vivonne en 2022, il a reçu le Grand Prix de l’Imaginaire et le prix Mystère de la critique pour Les Derniers jours des fauves en 2023. Son roman « Le Bloc » (2011) a été adapté au cinéma par Lucas Belvaux. Son œuvre se caractérise par une critique sociale que ce soit dans le polar, l’imaginaire, et cela à destination des adultes comme des ados. Son dernier ouvrage « La petite fasciste » (La Manufacture de livres), paru en mars dernier, présenté à ce festival nous plonge dans une France en plein chaos politique et social, l’histoire d’une jeune militante flamande identitaire de vingt ans et d’un député socialiste. L’histoire de l’amour qui frappe où il veut et quand il veut, même dans un pays en proie à une violence généralisée qui vient de loin
- Jérôme Leroy, vous avez été professeur de français pendant de très nombreuses années, comment avez-vous basculé dans l’écriture ?
- Des auteurs vous ont-ils donné l’envie de prendre la plume ?
- Vous écrivez aussi des poèmes, des ouvrages pour la jeunesse, passe-t-on facilement d'un genre à l'autre ?
- Vous êtes l'invité de ce festival du film engagé Caméra Pulitica. Vous-même, avez écrit un roman politique...
- Vous restez à droite avec la parution de ce nouveau livre intitulé « La Petite Fasciste ».
- Comment est née l'idée de faire ce roman?
Il y est question de manipulation, d'influence.
Ce festival Camera Pulitica possède une particularité puisqu’il va à la rencontre des scolaires..
- Des projets de livres ?
- Oui, bien entendu, mais comme tous les écrivains, tant que ce n'est pas terminé, je n'en parle pas puisque je suis très superstitieux.
- Jérôme Leroy, vous avez été professeur de français pendant de très nombreuses années, comment avez-vous basculé dans l’écriture ?
- Il n’y a pas eu de bascule en fait. J'ai toujours écrit, même quand j'étais prof, et un moment dans ma vie est arrivé où, finalement, il a fallu faire un choix. Entre les deux j'ai fait le choix de l'écriture, mais je suis quand même resté relativement proche des milieux scolaires, puisque je suis aussi auteur jeunesse et auteur pour les adolescents.
- Des auteurs vous ont-ils donné l’envie de prendre la plume ?
- Dans le domaine du roman noir, je fais souvent référence à Jean-Patrick Manchette. Jean-Patrick Manchette est mort en 1995 et il a été considéré comme le fondateur du néopolar, c'est-à-dire de ce mouvement d'auteurs comme Vautrin, comme Denynx, comme Hervé Prud'homme, comme d'autres qui, dans les années 70, ont complètement renouvelé le polar, abandonnant les histoires de truands pour s'attaquer à travers le roman noir aux problèmes politiques et sociaux de leur époque.
- Vous écrivez aussi des poèmes, des ouvrages pour la jeunesse, passe-t-on facilement d'un genre à l'autre ?
- Pour la poésie, c'est un peu à part, c’est vrai. Pour ce qui est du roman ado ou du roman pour les adultes, finalement, il n'y a pas tant de différence que ça. Je leur parle de la même chose. Je parle aux ados de la même chose que ce que je veux faire passer chez les adultes. Pas avec les mêmes moyens, évidemment, pas tout à fait de la même manière. Encore que certains de mes romans ado sont passés, quand ils ont été publiés en poche, sans indication d'origine. Comme quoi la frontière est très mince.
- Vous êtes l'invité de ce festival du film engagé Caméra Pulitica. Vous-même, avez écrit un roman politique...
- J'en ai écrit plusieurs même. Le premier qui a un peu marqué, remonte à 2011, il s'appelait Le Bloc. Il était paru à la série noire et racontait la possibilité d'une arrivée de l'extrême droite au pouvoir. Je pense que j'étais un des premiers, à cette époque-là, à avoir analysé ce problème. Et je le faisais de l'intérieur puisque je faisais parler à la première personne, deux militants : un qui était dans les cercles dirigeants et un autre qui était chargé des basses d'œuvres.
- Vous restez à droite avec la parution de ce nouveau livre intitulé « La Petite Fasciste ».
- La Petite Fasciste est un roman qui parle, entre autres choses, des identitaires flamands, de gens pour qui l'identité, j'allais dire, régionale va avec quelque chose d'ultra réactionnaire et même franchement raciste.
- Comment est née l'idée de faire ce roman?
- Tout simplement parce que, comme tous les auteurs de romans noirs, je regarde ce qui se passe autour de moi. Et là, étant du Nord, cela se passait près de chez moi. Je suis lillois et le roman se passe dans les Flandres, au bord de la mer du Nord.
Il y est question de manipulation, d'influence.
- Le jeu politique, de toute manière, est un terrain rêvé pour l'auteur de romans noirs ou l'autrice de romans noirs, puisqu'il concentre à travers la conquête du pouvoir, parce que c'est quand même la finalité, toutes les violences de l'époque.
Ce festival Camera Pulitica possède une particularité puisqu’il va à la rencontre des scolaires..
- Ça a été mon métier pendant plus de plus de 20 ans et dans des quartiers difficiles. Donc, oui, effectivement, c'est quelque chose qui me plait. Je ne transmets plus de la même manière que quand j'étais enseignant, mais il se trouve que si on peut parler de certaines choses, ça, j'en suis très heureux.
- Des projets de livres ?
- Oui, bien entendu, mais comme tous les écrivains, tant que ce n'est pas terminé, je n'en parle pas puisque je suis très superstitieux.