"Pene in capu" revient pour de temps à autre, dans un esprit un peu taquin et selon l'humeur du signataire de ces lignes, égratigner, critiquer, dénoncer les faits et gestes qui jalonnent, mais pas toujours de façon heureuse, notre quotidien.
Le privilège de l’âge ne donne pas des certitudes, mais il donne de la mémoire. Et parfois, la mémoire fait mal. J’ai suivi le Sporting par passion et par métier depuis la Division d’Honneur, après sa première descente, déjà, consécutive à une première expérience ratée en CFA. J’ai vu le club au plus bas. Mais même à terre, il avait une ossature. Une vérité.
J’ai travaillé avec des entraîneurs comme Fassone, du temps très lointain de la division d'honneur, Strappe en CFA , puis de deuxième et première division et Ligue 1, Ligue 2 et National, avec des hommes de la trempe de Jasseron, Delfour, Trevisan, Mekloufi, Vincent, Cahuzac, Destrumelle, Gansart, Lavagne, Redin, jusqu’à Hantz et Printant. J’ai croisé des joueurs comme Moresco, Padovani, Sansonetti, Ferrier, Zénier, Orsatti, Vincenti, Gandolfi, Farina, les Franceschetti, Tosi ou Luccini, Mekloufi, Kanyan, Zimako, Orlanducci, Papi, Marchioni et tant d’autres. Tous avaient en commun, par-delà les saisons, les générations et les résultats, l’adhésion à l’esprit du Sporting. Pas un slogan. Une réalité vécue.
Tous n’ont pas gagné. Beaucoup ont perdu. Certains ont échoué. Ils ont traversé des périodes difficiles, parfois humiliantes. Mais aucun n’a jamais dérogé à ce contrat implicite : se battre pour ce club. Jusqu’au bout.
Ils savaient que Bastia n’était pas un club comme les autres. Que jouer ici, entraîner ici, exposait plus qu’ailleurs. Mais ils acceptaient. Ils assumaient. Ils faisaient corps.
C’est vrai, le temps a passé. Le football a changé. Les footballeurs aussi. Ils sont devenus, pour beaucoup, plus hommes d’affaires que techniciens des surfaces de… réparation. On raisonne carrière avant de raisonner maillot. On optimise contrats avant d’optimiser des déplacements. On parle chiffres avant de parler terrain.
Et le Sporting, dans ce mouvement, a suivi. Peut-être par nécessité. Peut-être par survie. Mais à force de suivre, il s’est parfois perdu comme ces joueurs qui ne donnent plus l’impression de faire partie d’un club à part. Celui que prônaient encore Hantz ou Printant. À cette époque, même Rothen ou Squillaci, pour ne citer que ceux-là ou bien encore Leca ou Cioni, n’étaient pas les derniers à mouiller le maillot. Ce maillot pour lequel des supporters sont morts. Ce maillot pour lequel d’autres portent à vie les stigmates du 5 mai 1992.
Ça, ce n’est pas un détail d’histoire. C’est un socle. Une frontière morale.
Aujourd’hui, cette exigence semble s’être diluée. On respecte les dates, on observe les minutes de silence. Mais sur le terrain, dans l’attitude, dans l’engagement, ce supplément d’âme qui faisait la différence n’est plus toujours là.
Alors pourquoi ne pas dire les choses clairement ? Pourquoi ne pas imposer aux futurs prétendants à la casaque bleue une charte de bonne conduite ? Un engagement simple : se battre en toutes circonstances. Les jours de victoire comme les soirs d’échec. Mouiller ce maillot plus que de raison. Pas pour la prime. Pas pour la revente. Pour ce qu’il représente.
Aujourd’hui, le compte n’est pas bon. Et il ne l’est pas pour une raison simple : ce sont les joueurs, le staff et l’institution qui sont redevables au public, bien plus que l’inverse. Le peuple du Sporting a trop donné, trop souffert, trop encaissé pour qu’on lui demande encore de comprendre, d’attendre ou d’excuser.
À Bastia, on peut accepter la défaite.
On n’acceptera jamais qu’on ne se batte pas.
Parce que le Sporting n’est pas un club que l’on sert à moitié.
On l’honore. Ou on passe son chemin.
J’ai travaillé avec des entraîneurs comme Fassone, du temps très lointain de la division d'honneur, Strappe en CFA , puis de deuxième et première division et Ligue 1, Ligue 2 et National, avec des hommes de la trempe de Jasseron, Delfour, Trevisan, Mekloufi, Vincent, Cahuzac, Destrumelle, Gansart, Lavagne, Redin, jusqu’à Hantz et Printant. J’ai croisé des joueurs comme Moresco, Padovani, Sansonetti, Ferrier, Zénier, Orsatti, Vincenti, Gandolfi, Farina, les Franceschetti, Tosi ou Luccini, Mekloufi, Kanyan, Zimako, Orlanducci, Papi, Marchioni et tant d’autres. Tous avaient en commun, par-delà les saisons, les générations et les résultats, l’adhésion à l’esprit du Sporting. Pas un slogan. Une réalité vécue.
Tous n’ont pas gagné. Beaucoup ont perdu. Certains ont échoué. Ils ont traversé des périodes difficiles, parfois humiliantes. Mais aucun n’a jamais dérogé à ce contrat implicite : se battre pour ce club. Jusqu’au bout.
Ils savaient que Bastia n’était pas un club comme les autres. Que jouer ici, entraîner ici, exposait plus qu’ailleurs. Mais ils acceptaient. Ils assumaient. Ils faisaient corps.
C’est vrai, le temps a passé. Le football a changé. Les footballeurs aussi. Ils sont devenus, pour beaucoup, plus hommes d’affaires que techniciens des surfaces de… réparation. On raisonne carrière avant de raisonner maillot. On optimise contrats avant d’optimiser des déplacements. On parle chiffres avant de parler terrain.
Et le Sporting, dans ce mouvement, a suivi. Peut-être par nécessité. Peut-être par survie. Mais à force de suivre, il s’est parfois perdu comme ces joueurs qui ne donnent plus l’impression de faire partie d’un club à part. Celui que prônaient encore Hantz ou Printant. À cette époque, même Rothen ou Squillaci, pour ne citer que ceux-là ou bien encore Leca ou Cioni, n’étaient pas les derniers à mouiller le maillot. Ce maillot pour lequel des supporters sont morts. Ce maillot pour lequel d’autres portent à vie les stigmates du 5 mai 1992.
Ça, ce n’est pas un détail d’histoire. C’est un socle. Une frontière morale.
Aujourd’hui, cette exigence semble s’être diluée. On respecte les dates, on observe les minutes de silence. Mais sur le terrain, dans l’attitude, dans l’engagement, ce supplément d’âme qui faisait la différence n’est plus toujours là.
Alors pourquoi ne pas dire les choses clairement ? Pourquoi ne pas imposer aux futurs prétendants à la casaque bleue une charte de bonne conduite ? Un engagement simple : se battre en toutes circonstances. Les jours de victoire comme les soirs d’échec. Mouiller ce maillot plus que de raison. Pas pour la prime. Pas pour la revente. Pour ce qu’il représente.
Aujourd’hui, le compte n’est pas bon. Et il ne l’est pas pour une raison simple : ce sont les joueurs, le staff et l’institution qui sont redevables au public, bien plus que l’inverse. Le peuple du Sporting a trop donné, trop souffert, trop encaissé pour qu’on lui demande encore de comprendre, d’attendre ou d’excuser.
À Bastia, on peut accepter la défaite.
On n’acceptera jamais qu’on ne se batte pas.
Parce que le Sporting n’est pas un club que l’on sert à moitié.
On l’honore. Ou on passe son chemin.