Manifestazione "Assassini, maffiosi, fora" : De nombreux partis politiques, élus, associations prendront part aux manifestations à Ajaccio et Bastia

Written on 11/14/2025
La rédaction

"Tutti in Bastia o in Aiacciu". A l'appel de la coordination anti-mafia, deux manifestations seront organisées demain simultanément à Ajaccio et Bastia. Sur les réseaux sociaux ou par communiqués de presse, nombreux sont les partis politiques, élus et associations qui ont indiqué répondre à l'invitation de la coordination antimafia et ont appelé à la mobilisation.

Ce vendredi par le biais d'un communiqué de presse, la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, et le président de l'Exécutif, Gilles Simeoni, ont indiqué qu'ils répondront à l'appel de la coordination anti-mafia et participeront aux manifestations organisées demain en début d'après-midi à Ajaccio et Bastia. Lors de la première mobilisation en mars dernier, le président de l'Exécutif n'avait pas pu être présent. Seule Marie-Antoinette Maupertuis avait participé au rassemblement à Ajaccio. Dans ce communiqué, ils expliquent cette fois les raisons pour lesquelles ils seront bien présents ce samedi.

"En répondant favorablement à l’invitation que nous ont adressée les organisateurs, nous souhaitons réaffirmer que notre combat pour un peuple corse émancipé, reconnu dans son existence et dans ses droits, a pour corollaire indissociable celui « contre les pratiques mafieuses et pour une société corse démocratique, libre et apaisée », conformément au titre de la délibération votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse, sur proposition du Conseil exécutif de Corse, le 23 février 2025." Et de rappeler que cette délibération "est le fruit d’un travail de fond mené en concertation étroite avec l’ensemble des forces vives de la société corse, et notamment des deux collectifs anti-mafia qui ont contribué de manière forte à la nécessaire prise de conscience ", écrivent-ils. Le communiqué rappelle en outre que cette délibération définit plus de trente mesures que la Collectivité de Corse mettra en œuvre ou proposera de mettre en œuvre dans cinq domaines d’action : les politiques publiques ; les secteurs économiques particulièrement exposés ; la lutte contre la drogue et les commerces illicites ; l’analyse et la lutte contre les dérives mafieuses ; les enjeux éducatifs, culturels et sociétaux. 
"A travers cette initiative et cette délibération sans équivalent, et ce malgré la montée en puissance partout en France et en Europe des cartels mafieux et du narcotrafic, les institutions de la Corse ont donc souhaité dire avec sérénité et détermination que notre peuple aspire à vivre, travailler, construire, et décider de son présent comme de son avenir, de façon démocratique, dans la liberté et dans la paix. Ce choix est celui de l’immense majorité des Corses, et notre devoir est de le faire respecter, pour nous comme pour nos enfants et pour les générations à venir. Notre présence aux rassemblements de samedi est une façon de l’exprimer à nouveau ", mentionnent les deux présidents. 

Un appel des dirigeants de la Collectivité de Corse à participer aux manifestations de ce samedi dont se félicite Léo Battesti du côté de la coordination anti-mafia. "C'est un signe fort, qui renforce la mobilisation citoyenne contre l'emprise mafieuse". Et de préciser que Gilles Simeoni défilera à Bastia et Marie-Antoinette Maupertuis à Ajaccio. 

Comme eux, d'autres partis politiques, élus, associations et collectifs ont également également à l'appel de la coordination anti-mafia.
« Nous nous rendrons samedi prochain à l’appel des organisations « anti-mafia » car certains
signes donnent à penser qu’une prise de conscience de la gravité de la situation commence à
s’opérer
".indique Émile Zuccarelli, président de la Fédération de Corse du Parti Radical.
"La lutte contre les pratiques mafieuses et pour la construction d’une société corse libre, apaisée et démocratique, est au cœur du projet, de la pensée et de l’action politiques de Femu a Corsica. Le refus des pratiques mafieuses et la prééminence de la culture démocratique, auxquels aspirent le peuple corse, sont consubstantiels à notre démarche de construction et d’émancipation nationales ", indique Femu a Corsica, appelant tous ses militants et sympathisants à participer aux mobilisations de samedi.

L'association Le GARDE sera présente en soutien à la famille de Pierre Alessandri

Le parti indépendantiste Core In Fronte participera également aux deux manifestations "pour défendre et libérer notre terre". "Ces rassemblements représentent des marqueurs positifs de la prise de conscience du peuple corse, face à ce péril. L'émancipation du peuple corse, les évolutions politiques et statutaires qu'elle suppose, sont incompatibles avec toutes ces menées mafieuses. L'objectif de la mafia est l'extension et la maîtrise de ses activités, telles que le trafic de drogue, l'investissement immobilier, et la spéculation qui s'ensuit, l'accaparement et la vente du foncier, la captation de marchés privés et publics. Elle pratique pour cela une politique d’infiltration de la société. Elle gangrène son tissu communautaire, saborde le bien commun et détourne le bien public. Elle menace, enfin, les libertés. La dérive mafieuse hypothèque toute solution politique en Corse et elle s'inscrit dans le prolongement de la stratégie de dépendance systémique, imposée par l'Etat français", écrit le mouvement en fustigant en outre le fait que "pendant 50 ans, les différents Gouvernements ont laissé prospérer les bandes criminelles en Corse, pour faire la chasse aux nationalistes". 
" L'Etat français a su, également, à des moments précis de notre résistance populaire, les instrumentaliser pour nous combattre. Les récents attentats commis contre des patriotes, tout comme les assassinats et les tentatives d’assassinats contre des militants politiques ou des syndicalistes semblent indiquer la perpétuation de cette manipulation. La Corse que nous défendons est une Corse libérée de toutes les formes d’exploitation et de soumission. La mafia participe à imposer cet asservissement et cette subordination et à ce titre, elle doit être combattue et rejetée", estime encore Core in Fronte. 

D'autres élus et mouvements politiques ont eux aussi annoncé leur présence à l'instar du Parti Communiste Français qui rappelle que « face à l’emballement démontré par le nombre d’homicides et de tentatives d’homicides, par les destructions de biens aux moyens criminels, par les pressions avec en toile de fond, le racket, le trafic de drogue, la spéculation foncière et la convoitise de marché publics, la lutte contre le crime organisé doit être implacable ». « Cette lutte est avant tout celle de la police et de la justice mais elle intéresse chaque citoyen au regard des droits élémentaires menacés de fait par la multiplication des actes criminels et l’infiltration dans la société. Ils génèrent un climat étouffant dont il faut s’extraire sans perdre de vue la nécessité de faire prévaloir la justice fiscale et la justice sociale », développe le parti en posant : « Comme nous l’a dit Leoluca Orlando lors de sa venue en Corse : "On ne gagne pas qu’avec la force du droit, mais aussi avec une culture alternative celle de la vie" ».


Si le député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani ne pourra pas être présent demain, il a tenu à faire passer un message sur les réseaux sociaux réaffirmant son engagement pour une société corse libérée de la peur, de l'intimidation et de l'emprise mafieuse. "Il est essentiel de poursuivre cet élan et de manifester notre détermination collective en affirmant haut et fort que la mafia n’a aucune place en Corse."


De nombreuses associations, notamment associées à la coordination anti-mafia, seront elles aussi au départ des cortèges, comme U Levante pour qui  "bien sûr la lutte anti-mafia concerne la drogue, les marchés publics dévoyés... mais elle concerne aussi la spéculation immobilière...". De son côté, l'association humanitaire Per a Pace appelle "au sursaut démocratique contre les violences mafieuses et à participer massivement" et enjoint "les autorités compétentes et les plus hautes instances de l’Etat à mener des enquêtes approfondies et rapides afin de faire toute la lumière sur les circonstances des meurtres et d'assurer que de tels actes ne restent pas impunis. Nous souhaitons rappeler l'importance de la vigilance, de l’engagement citoyen et de la mobilisation de tous les citoyens dans le combat contre la mafia."  Afc Umani, à l'initiative d'Isula Bianca, sera également présente pour soutenir la coordination. Tout comme l'association « Femmes Solidaires » qui œuvre depuis sa création en 1945, contre toutes formes de violences et pour la paix, soutient et se joint à l'appel, ou encore Le Garde et le syndicat agricole Via Campagnola qui marquent leur soutien à la famille de Pierre Alessandri, assassiné le 17 mars dernier.