Six mois après le lancement du Plan d’Action Départemental sur la Restauration de la Sécurité du Quotidien (PADRSQ), un premier bilan a été présenté ce mardi par le préfet de Corse-du-Sud, Jérôme Filippini, et le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe. Si les chiffres confirment un niveau de délinquance globalement bas sur l’île, les autorités ont souligné une nette hausse des infractions liées aux stupéfiants, signe d’un renforcement des contrôles mais aussi d’une évolution préoccupante de la circulation de drogues sur l'île.
« C’est un travail que nous menons en commun avec les autorités judiciaires », souligne le préfet, « Les forces de sécurité ont augmenté leurs contrôles ». « Ces contrôles portent leurs fruits puisque nous avons une augmentation d’un tiers des infractions liées aux stupéfiants constatée sur les six premiers mois de l’année par rapport à 2024 », ajoute-t-il. Dans le détail, une hausse de 52,9% des infractions liées à des trafics et usages-reventes a notamment été constatée, tandis que les infractions liées à des conduites sous l’emprise de stupéfiants sont en progression de 20%, et les suspensions de permis liées aux usages de stupéfiants de 26,9%. En outre, ces contrôles renforcés ont également permis aux services de police et de gendarmerie de dérouler des procédures judiciaires qui ont abouti à la découverte et à la saisie de 72 kg de cannabis et près de 10 kg de cocaïne. « C'est à peu près 5 fois plus qu’à la même période en 2024 », note Jérôme Filippini.
Afin de juguler la circulation des stupéfiants sur le territoire, le préfet a également souhaité mettre l’accent sur le contrôle de lieux « où on peut trouver des stupéfiants ». « Les débits de boisson font l’objet d’un suivi renforcé », dévoile-t-il ainsi. « La police et la gendarmerie avaient peut-être perdu l'habitude depuis quelques années d'aller dans les établissements pour rencontrer les gérants, pour leur demander si tout se passe bien, mais aussi pour vérifier l'application des règles de droit. Et ces contacts ont produit leurs effets, puisque nous avons pris 35 mesures administratives depuis le mois de janvier, dont deux fermetures administratives pour troubles à l’ordre public sur le bassin ajaccien », annonce-t-il en détaillant que ces fermetures ont été motivées pour l’une par « des violences de la part des agents de sécurité » et pour l’autre par une vente d'alcool à des mineurs de moins de 16 ans.
Mais selon le procureur de la République d’Ajaccio, la lutte contre le trafic de stupéfiants est toutefois rendue plus compliquée par les nouvelles formes de revente. « Depuis 2 ou 3 mois, les services de police et de gendarmerie ont procédé à des interpellations de revendeurs qui n’étaient pas des Pablo Escobar ou des récidivistes, mais des personnes âgées de 30 et 55 ans qui avaient trouvé un moyen de se faire un complément de salaire en revendant des produits stupéfiants. C’est absolument ahurissant », déplore-t-il en précisant que les fournisseurs recrutent ces revendeurs de façon anonyme sur Internet, et que ces derniers alimentent ensuite les consommateurs en mode « livraison Uber ». « Ce sont des personnes avec des profils qui ne sont pas forcément marginalisées pour la plupart, mais qui ne pensent pas aux problématiques de santé publique derrière cette activité », regrette le procureur en pointant une « forme d’hypocrisie absolue dans ces comportements ». « Et puis, il faut que ces revendeurs mesurent les risques : il ne s'agit pas simplement de considérer qu'on peut se faire un peu d'argent facilement, il y a un risque pénal, il est là, et l'autorité judiciaire a suivi la plupart de ces dossiers en années d'emprisonnement et confiscation du véhicule, de tout ce qui a servi à commettre ces infractions », pose-t-il. Dans ce droit fil, il expose que jusqu’à 10 ans d’emprisonnement peuvent être requis dans de tels cas, y compris pour des personnes non récidivistes, et que le tribunal d’Ajaccio a déjà prononcé une peine de 5 ans de prison avec mandat de dépôt pour des faits similaires. « L’action des services continuera à s’intensifier dans ce domaine », martèle-t-il en outre.
Au-delà de la lutte contre les stupéfiants, le PADRSQ avait par ailleurs érigé en priorité les contrôles sur la détention d’armes à feu, alors que la Corse affiche des records en la matière avec 350 armes pour 1000 habitants, soit presque trois fois plus que la moyenne nationale. Selon le préfet, depuis le début de l’année l’intensification des contrôles sur la détention et le port d’armes à feu a là-aussi eu un effet concret, et a permis de relever 41 infractions, de saisir 67 armes et de prononcer 122 interdictions de de détention d’armes dans le département.
Les forces de l’ordre se sont également astreintes à une mobilisation plus forte contre les violences intrafamiliales, permettant de recenser 217 faits de violences en Corse-du-Sud au premier semestre. « C’est une moyenne rapportée à la population qui est plus faible qu’à l’échelle nationale, mais il y a tout de même une augmentation significative de 12,4% sur le département et de 34% à Ajaccio », observe Jérôme Filippini en expliquant ne pas y voir « une bonne nouvelle », mais tout de même « une heureuse tendance parce qu’il y a partout en France une sous-déclaration de ces faits ». « Il faut que la parole se libère. Il faut que les victimes, souvent des femmes, sachent que l’accueil en commissariat et en gendarmerie est ultra prioritaire et que si on est victime il ne faut pas hésiter à porter plainte », réaffirme-t-il tandis que le procureur assure de son côté « une réponse pénale rapide dans ces domaines » et « aucune faiblesse dans les poursuites et sanctions » contre les auteurs.
Quatrième priorité du PADRSQ, en matière de prévention et de répression contre l’insécurité routière, le préfet de Corse-du-Sud présente « un bilan plutôt mesuré par rapport aux années précédentes » avec 5 décès au 30 juin, contre 11 l’année passée, et moins de 100 accidents qui se sont produits sur les routes du département depuis le début de l’année. « Si nous avons ces chiffres, c’est aussi parce que l’activité des services de contrôle routiers est incessante. Cela se traduit par des verbalisations de délinquants routiers en hausse », insiste Jérôme Filippini en relevant notamment que les suspensions de permis sont en hausse 26% depuis le début de l’année, tandis que 391 délits liés à l’alcool et stupéfiants ont été enregistrés. Face à ces comportements problématiques et à un travail de prévention qu’il juge encore insuffisant sur le territoire, le préfet annonce d’ailleurs la tenue d’assises territoriales de la sécurité routière d’ici la fin année.
Enfin, en matière de lutte contre la délinquance environnementale, Jérôme Filippini indique que « plus de 160 contrôles » ont été réalisés depuis le début de l’année et ont donné lieu à des constats d’infractions dans un cas sur deux. « La Corse est le territoire où on a le plus d’infraction par habitant pour délinquance environnementale », regrette-t-il en listant trois catégories de comportements problématiques particulièrement prégnants sur l’île : la destruction d’habitats d’espèces protégées, le dépôt d’ordures sauvage et le stockage illégal de déchets, ainsi que des atteintes au droit urbanisme, avec des phénomènes dit des cabanisation ou paillotisation.
Afin de juguler la circulation des stupéfiants sur le territoire, le préfet a également souhaité mettre l’accent sur le contrôle de lieux « où on peut trouver des stupéfiants ». « Les débits de boisson font l’objet d’un suivi renforcé », dévoile-t-il ainsi. « La police et la gendarmerie avaient peut-être perdu l'habitude depuis quelques années d'aller dans les établissements pour rencontrer les gérants, pour leur demander si tout se passe bien, mais aussi pour vérifier l'application des règles de droit. Et ces contacts ont produit leurs effets, puisque nous avons pris 35 mesures administratives depuis le mois de janvier, dont deux fermetures administratives pour troubles à l’ordre public sur le bassin ajaccien », annonce-t-il en détaillant que ces fermetures ont été motivées pour l’une par « des violences de la part des agents de sécurité » et pour l’autre par une vente d'alcool à des mineurs de moins de 16 ans.
Mais selon le procureur de la République d’Ajaccio, la lutte contre le trafic de stupéfiants est toutefois rendue plus compliquée par les nouvelles formes de revente. « Depuis 2 ou 3 mois, les services de police et de gendarmerie ont procédé à des interpellations de revendeurs qui n’étaient pas des Pablo Escobar ou des récidivistes, mais des personnes âgées de 30 et 55 ans qui avaient trouvé un moyen de se faire un complément de salaire en revendant des produits stupéfiants. C’est absolument ahurissant », déplore-t-il en précisant que les fournisseurs recrutent ces revendeurs de façon anonyme sur Internet, et que ces derniers alimentent ensuite les consommateurs en mode « livraison Uber ». « Ce sont des personnes avec des profils qui ne sont pas forcément marginalisées pour la plupart, mais qui ne pensent pas aux problématiques de santé publique derrière cette activité », regrette le procureur en pointant une « forme d’hypocrisie absolue dans ces comportements ». « Et puis, il faut que ces revendeurs mesurent les risques : il ne s'agit pas simplement de considérer qu'on peut se faire un peu d'argent facilement, il y a un risque pénal, il est là, et l'autorité judiciaire a suivi la plupart de ces dossiers en années d'emprisonnement et confiscation du véhicule, de tout ce qui a servi à commettre ces infractions », pose-t-il. Dans ce droit fil, il expose que jusqu’à 10 ans d’emprisonnement peuvent être requis dans de tels cas, y compris pour des personnes non récidivistes, et que le tribunal d’Ajaccio a déjà prononcé une peine de 5 ans de prison avec mandat de dépôt pour des faits similaires. « L’action des services continuera à s’intensifier dans ce domaine », martèle-t-il en outre.
Au-delà de la lutte contre les stupéfiants, le PADRSQ avait par ailleurs érigé en priorité les contrôles sur la détention d’armes à feu, alors que la Corse affiche des records en la matière avec 350 armes pour 1000 habitants, soit presque trois fois plus que la moyenne nationale. Selon le préfet, depuis le début de l’année l’intensification des contrôles sur la détention et le port d’armes à feu a là-aussi eu un effet concret, et a permis de relever 41 infractions, de saisir 67 armes et de prononcer 122 interdictions de de détention d’armes dans le département.
Les forces de l’ordre se sont également astreintes à une mobilisation plus forte contre les violences intrafamiliales, permettant de recenser 217 faits de violences en Corse-du-Sud au premier semestre. « C’est une moyenne rapportée à la population qui est plus faible qu’à l’échelle nationale, mais il y a tout de même une augmentation significative de 12,4% sur le département et de 34% à Ajaccio », observe Jérôme Filippini en expliquant ne pas y voir « une bonne nouvelle », mais tout de même « une heureuse tendance parce qu’il y a partout en France une sous-déclaration de ces faits ». « Il faut que la parole se libère. Il faut que les victimes, souvent des femmes, sachent que l’accueil en commissariat et en gendarmerie est ultra prioritaire et que si on est victime il ne faut pas hésiter à porter plainte », réaffirme-t-il tandis que le procureur assure de son côté « une réponse pénale rapide dans ces domaines » et « aucune faiblesse dans les poursuites et sanctions » contre les auteurs.
Quatrième priorité du PADRSQ, en matière de prévention et de répression contre l’insécurité routière, le préfet de Corse-du-Sud présente « un bilan plutôt mesuré par rapport aux années précédentes » avec 5 décès au 30 juin, contre 11 l’année passée, et moins de 100 accidents qui se sont produits sur les routes du département depuis le début de l’année. « Si nous avons ces chiffres, c’est aussi parce que l’activité des services de contrôle routiers est incessante. Cela se traduit par des verbalisations de délinquants routiers en hausse », insiste Jérôme Filippini en relevant notamment que les suspensions de permis sont en hausse 26% depuis le début de l’année, tandis que 391 délits liés à l’alcool et stupéfiants ont été enregistrés. Face à ces comportements problématiques et à un travail de prévention qu’il juge encore insuffisant sur le territoire, le préfet annonce d’ailleurs la tenue d’assises territoriales de la sécurité routière d’ici la fin année.
Enfin, en matière de lutte contre la délinquance environnementale, Jérôme Filippini indique que « plus de 160 contrôles » ont été réalisés depuis le début de l’année et ont donné lieu à des constats d’infractions dans un cas sur deux. « La Corse est le territoire où on a le plus d’infraction par habitant pour délinquance environnementale », regrette-t-il en listant trois catégories de comportements problématiques particulièrement prégnants sur l’île : la destruction d’habitats d’espèces protégées, le dépôt d’ordures sauvage et le stockage illégal de déchets, ainsi que des atteintes au droit urbanisme, avec des phénomènes dit des cabanisation ou paillotisation.