​Navette Ajaccio-Capo di Feno : en conflit avec la CAPA, la société « Andemu » jette l’éponge

Written on 07/03/2025
Patrice Paquier Lorenzi

En conflit avec la CAPA depuis l’annonce de son projet de navette entre Ajaccio et Capo di Feno, la société Andemu, filiale du groupe Phénix, a annoncé jeudi soir y renoncer. Dans un communiqué, elle indique toutefois engager un recours en annulation devant le tribunal administratif, accompagné d’un référé suspensif.

La société Andemu a décidé de retirer son projet de navette entre Ajaccio et Capo di Feno.

Malgré une campagne de communication agressive ces dernières semaines sur les réseaux sociaux, la société « Andemu » a finalement décidé de retirer son projet de navette entre la gare routière d’Ajaccio et la plage de Capo di Feno. La cause ? Le refus de la CAPA, « autorité organisatrice des transports publics sur son territoire », qui gère les transports en commun de la microrégion, notamment par le biais de la SPL Muvitarra.

Dans un communiqué de presse paru ce jeudi soir, la société, filiale de Phénix Transport, se justifie :
« Nous sommes profondément désolés de devoir annoncer à nos usagers que la navette estivale prévue dès le 5 juillet 2025, reliant Ajaccio à Capo di Feno, ne pourra être lancée comme initialement prévu, suite à un refus incompréhensible de la Communauté d'agglomération du pays ajaccien (CAPA). La CAPA prétend détenir un monopole intégral sur tout service de transport public sur son territoire via Muvistrada. Pourtant, après une analyse juridique détaillée menée par notre conseil, aucun argument ne tient dans le discours avancé par la CAPA (…) Depuis le premier refus, nous avons pourtant fait preuve d'ouverture en adaptant clairement notre offre, proposant une liaison directe depuis la gare routière d'Ajaccio vers Capo di Feno, sans desservir d'autres quartiers couverts par Muvistrada. »

Pour autant, l’entreprise dirigée par Mickaël Pellegrini ne renonce pas définitivement à son projet et annonce porter l’affaire devant les tribunaux : « Face à ce scandale administratif et politique, Andemu a décidé de saisir immédiatement le tribunal administratif d'un recours en annulation et d'un référé suspensif en urgence. Nous sommes déterminés à défendre notre projet pour une mobilité plus ouverte, libre et diversifiée. »

« Toute initiative privée doit obligatoirement recevoir son autorisation préalable »
Dans un communiqué publié le 20 juin dernier, la CAPA avait expliqué avoir notifié son refus dès le début du mois : « Cette demande a été refusée par la CAPA par courrier en date du 3 juin dernier, au motif que ce service ne respecte pas la réglementation en vigueur (…) Toute initiative privée doit obligatoirement recevoir son autorisation préalable. La CAPA rappelle que le transport public de personnes organisé sans autorisation est illégal et engage la responsabilité du transporteur comme des usagers. Dans ce contexte, la CAPA demande à l’entreprise de respecter la législation en vigueur et de renoncer expressément à toute mise en service de la navette sans autorisation, sous peine de poursuite. »