L'ancien préfet de Corse, Christophe Mirmand, nommé chef du gouvernement de Monaco

Written on 07/03/2025
CNI avec AFP

Après des mois d’instabilité institutionnelle, le prince Albert II a choisi de revenir à un profil administratif classique en nommant Christophe Mirmand, ancien préfet de Corse de 2013 à 2016, à la tête du gouvernement monégasque. Cette décision met fin à une séquence de nominations avortées et de tensions politico-judiciaires sur le Rocher.

Christophe Mirmand Préfet de Corse

Le prince Albert II de Monaco a nommé Christophe Mirmand comme chef du gouvernement, revenant à un profil classique d'ancien préfet qui sera chargé de ramener un peu de stabilité après des mois d'incertitude et de polémiques, a annoncé jeudi le palais princier. M. Mirmand doit prendre ses fonctions le 21 juillet.

Cet énarque de 63 ans a été préfet des Alpes-Maritimes, de la Corse de 2013 à 2016, de la région Bretagne et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Depuis janvier, il était directeur de cabinet du ministre des Outre-mer, Manuel Valls. "Sa grande expérience, son professionnalisme et sa rigueur constituent des atouts déterminants pour accompagner la principauté dans ses défis actuels et à venir", a assuré le palais dans son communiqué.

Nommé par le prince, le chef du gouvernement, qui a le titre de ministre d'Etat, est traditionnellement une personnalité détachée par la France, chargée de conduire la politique et d'assurer l'administration du tout petit territoire méditerranéen de 38.000 habitants.

Après une succession d'anciens préfets aux profils plutôt gestionnaires, Albert II avait innové l'an dernier en choisissant Didier Guillaume, un ancien maire, président de conseil général, sénateur et ministre de l'Agriculture (2018-2020).

Ce profil plus politique avait vite séduit à Monaco et après le décès prématuré de M. Guillaume en janvier, le prince avait mis cinq mois pour choisir Philippe Mettoux, conseiller d'Etat, directeur juridique de la SNCF et ancien collaborateur de Dominique de Villepin.

Mais M. Mettoux, qui devait prendre ses fonctions le 4 juillet, a renoncé fin juin en dénonçant dans un communiqué "des forces négatives et contraires déjà à l'oeuvre pour faire perdurer les pratiques archaïques du passé".

Cette rhétorique rappelait la bataille médiatico-judiciaire qui fait rage depuis plusieurs années à Monaco, impliquant d'anciens proches du prince désormais écartés et accusés de malversations, qui dénoncent en retour une main-mise du magnat de l'immobilier Patrice Pastor sur le Rocher.

Selon le quotidien La Lettre et le Canard Enchaîné, les obstacles sont en fait plutôt venus de l'Elysée, qui n'avait pas été informé au préalable du choix d'Albert II et qui a poussé pour qu'il change d'avis.