Le débat sur l’évolution du Guide des aides au tourisme 2022-2027, qui s’est tenu, vendredi matin, à l’Assemblée de Corse, a donné lieu à un chjami e rispondi entre l’opposition et l’Exécutif. La pierre d’achoppement est le prix des billets d’avion au départ du continent vers la Corse, notamment vers l’aéroport de Figari, considérés comme trop chers et rédhibitoires par le secteur touristique. L’Exécutif réplique que la cherté de la destination Corse ne se résume pas au prix des transports.
Ce n’était pas le sujet du jour, mais en ce début contrasté de saison estivale, il y avait fort à parier qu’une partie de l’opposition, notamment de droite, mais pas seulement, profiterait de l’occasion d’un rapport sur le tourisme – en l’occurrence l’évolution du guide des aides - pour remettre sur la table le prix des transports du continent vers la Corse. Avec la même ritournelle : les prix des billets sont trop onéreux, ils découragent le tourisme et impactent les dépenses de la clientèle touristique sur place. Les tarifs, surtout de l’aérien, sont les premiers boucs-émissaires d’une mauvaise ou tiède saison estivale avec toujours, dans la ligne de mire, Air Corsica. L’autre responsable pointé est invariablement la concurrence des locations privées, notamment de certaines résidences secondaires, qui plombent le marché. Ces critiques récurrentes ont été l’un des objets de la manifestation, le 16 mai à Portivechju, du collectif « Uniti per a salvezza di a noscia attività », réunissant curieusement professionnels du tourisme et du BTP, malgré la divergence de leurs intérêts sur la question.
L’injustice de Figari
C’est, sans surprise, Georges Mela, élu du groupe de droite U Soffiu Novu, qui lance la charge : « Comment peut-on parler d’un rapport du tourisme en occultant le problème des transports dans la microrégion de Porto-Vecchio qui en est victime, mais avec une double peine ? Quiconque s’est amusé à chercher le prix d’un billet d’avion entre Paris et Figari, observation identique avec Marseille et Nice pour l’un des ponts du mois de mai, a de quoi être surpris, voire effaré, du tarif proposé. Un aller-retour, le week-end de l’Ascension entre la capitale et l’aéroport de Figari pour une personne sur les vols les moins chers, revient à 694 € quand il est presque moitié moins cher par Bastia ou Ajaccio, ceci indépendamment des taxes anciennes ou nouvelles qui sont appliquées de façon uniforme. Les professionnels du tourisme de la microrégion vivent cette injustice depuis de nombreuses années. Quand le visiteur paye un billet d’avion aussi cher, c’est du pouvoir d’achat en moins sur place et donc une clientèle qui dépensera beaucoup moins que ce que l’on pourrait espérer ».
L’injustice de Figari
C’est, sans surprise, Georges Mela, élu du groupe de droite U Soffiu Novu, qui lance la charge : « Comment peut-on parler d’un rapport du tourisme en occultant le problème des transports dans la microrégion de Porto-Vecchio qui en est victime, mais avec une double peine ? Quiconque s’est amusé à chercher le prix d’un billet d’avion entre Paris et Figari, observation identique avec Marseille et Nice pour l’un des ponts du mois de mai, a de quoi être surpris, voire effaré, du tarif proposé. Un aller-retour, le week-end de l’Ascension entre la capitale et l’aéroport de Figari pour une personne sur les vols les moins chers, revient à 694 € quand il est presque moitié moins cher par Bastia ou Ajaccio, ceci indépendamment des taxes anciennes ou nouvelles qui sont appliquées de façon uniforme. Les professionnels du tourisme de la microrégion vivent cette injustice depuis de nombreuses années. Quand le visiteur paye un billet d’avion aussi cher, c’est du pouvoir d’achat en moins sur place et donc une clientèle qui dépensera beaucoup moins que ce que l’on pourrait espérer ».
Un choix de société
L’ancien maire de Portivechju indique qu’il a alerté l’Office des transports, il y a quelques années, sur les tarifs très élevés de Figari. « C’est toute une région de l’Extrême-Sud qui est pénalisée ». Il demande une explication qu’il espère « moins laconique, plus détaillée et plus argumentée que celle faite récemment par le président de l’Office des transports ». Il juge indispensable d’initier une véritable réflexion globale sur la stratégie touristique envisagée pour la Corse. « Les enjeux sont simples, connus de tous, les solutions, de bon sens ». Et questionne : « Voulons-nous du tourisme oui ou non ? Si oui, lequel ? Comment l'organiser, l'accueillir, l'encadrer ? ». Avant d’asséner : « On ne peut pas réclamer des retombées économiques à partager et repousser les visiteurs, vouloir des jeunes qui restent et empêcher la création d’emplois durables, critiquer l’été surchargé sans pour autant investir dans le reste de l’année. Un choix de société s’impose, vous en parlez souvent. Il faut oser trancher, sans peur des caricatures, ni des slogans ».
Des prix hors marché
Un avis entièrement partagé par son successeur à la mairie et président du groupe Avanzemu, Jean-Christophe Angelini, qui réaffirme que le tourisme est « un levier de transformation sociale et de développement économique partagé », mais qu’il est confronté à deux enjeux. Le prix du billet : « On nous répond oui, mais on remplit quand même ! Certes ! Mais on ne peut pas corréler économiquement le prix du billet à une modalité de sélection de la clientèle. Les gens, qui ont des moyens, ne souhaitent pas payer hors marché le prix d’un billet les conduisant à Figari. Le problème n’est pas de sélectionner la clientèle, ça ne fonctionne pas, c’est d’aboutir à des prix qui soient cohérents par rapport au marché ». Et surtout : le para-tourisme. « Dans ma région, en période de pointe, huit à neuf lits sur dix sont commercialisés en dehors du secteur marchand ». Il tacle une mise en concurrence frontale : « Comment voulez-vous que nos acteurs du tourisme, qui sont dans bien des cas propriétaires d’affaires qui ont des décennies, résistent quand des maisons de 2 ou 3 ou 4 millions d’euros sont louées en période de pointe avec un prix et un degré de prestation un peu flottant. Cette déferlante contre laquelle on ne s’est pas préparé au fil des années est vraiment problématique ». Pour lui, il faut agir à la racine du mal.
Un débat faussé
La majorité territoriale contrattaque par la voix de Louis Pozzo-di-Borgo qui tente de remettre les pendules à l’heure : « Ça fait quelques années que j’entends dire par les professionnels du tourisme que la saison est catastrophique ! Y a-t-il un problème sur le prix des transports ? Oui ! Pour autant sur l’aéroportuaire, l’offre de siège pour 2025 se situe à un niveau historique de 4 316 482 sièges proposés pour la destination Corse, soit +4,7 % par rapport à l’an dernier. Lorsque l’offre augmente dans ces proportions-là, forcément nous sommes attractifs ! ». Il fait remarquer que seulement 1 886 000 sièges sont mis à disposition par Air Corsica, le reste est le fait de multiples autres compagnies, dont des low-costs. « On parle de mauvaise saison, mais, au 30 avril 2025, on a compté 1 314 726 passagers dans nos aéroports, soit +3 % par rapport à 2024 et +4 % par rapport à 2019 qui est considérée comme l’année de référence. Là aussi, il y a le ressenti et la réalité ». Et d’asséner : « La destination Corse pose sans doute problème par un niveau de prix des transports, mais peut-être pose-elle aussi problème par un niveau de prix sur tout le reste ! Centrer le débat sur une problématique uniquement des transports, c’est fausser le débat. Le problème est bien plus global. Nous sommes face à une société qui subit de plein fouet la crise économique. Il y a bien d’autres problématiques plus profondes qui sont créées dans le territoire et que nous devons faire changer ».
L’ancien maire de Portivechju indique qu’il a alerté l’Office des transports, il y a quelques années, sur les tarifs très élevés de Figari. « C’est toute une région de l’Extrême-Sud qui est pénalisée ». Il demande une explication qu’il espère « moins laconique, plus détaillée et plus argumentée que celle faite récemment par le président de l’Office des transports ». Il juge indispensable d’initier une véritable réflexion globale sur la stratégie touristique envisagée pour la Corse. « Les enjeux sont simples, connus de tous, les solutions, de bon sens ». Et questionne : « Voulons-nous du tourisme oui ou non ? Si oui, lequel ? Comment l'organiser, l'accueillir, l'encadrer ? ». Avant d’asséner : « On ne peut pas réclamer des retombées économiques à partager et repousser les visiteurs, vouloir des jeunes qui restent et empêcher la création d’emplois durables, critiquer l’été surchargé sans pour autant investir dans le reste de l’année. Un choix de société s’impose, vous en parlez souvent. Il faut oser trancher, sans peur des caricatures, ni des slogans ».
Des prix hors marché
Un avis entièrement partagé par son successeur à la mairie et président du groupe Avanzemu, Jean-Christophe Angelini, qui réaffirme que le tourisme est « un levier de transformation sociale et de développement économique partagé », mais qu’il est confronté à deux enjeux. Le prix du billet : « On nous répond oui, mais on remplit quand même ! Certes ! Mais on ne peut pas corréler économiquement le prix du billet à une modalité de sélection de la clientèle. Les gens, qui ont des moyens, ne souhaitent pas payer hors marché le prix d’un billet les conduisant à Figari. Le problème n’est pas de sélectionner la clientèle, ça ne fonctionne pas, c’est d’aboutir à des prix qui soient cohérents par rapport au marché ». Et surtout : le para-tourisme. « Dans ma région, en période de pointe, huit à neuf lits sur dix sont commercialisés en dehors du secteur marchand ». Il tacle une mise en concurrence frontale : « Comment voulez-vous que nos acteurs du tourisme, qui sont dans bien des cas propriétaires d’affaires qui ont des décennies, résistent quand des maisons de 2 ou 3 ou 4 millions d’euros sont louées en période de pointe avec un prix et un degré de prestation un peu flottant. Cette déferlante contre laquelle on ne s’est pas préparé au fil des années est vraiment problématique ». Pour lui, il faut agir à la racine du mal.
Un débat faussé
La majorité territoriale contrattaque par la voix de Louis Pozzo-di-Borgo qui tente de remettre les pendules à l’heure : « Ça fait quelques années que j’entends dire par les professionnels du tourisme que la saison est catastrophique ! Y a-t-il un problème sur le prix des transports ? Oui ! Pour autant sur l’aéroportuaire, l’offre de siège pour 2025 se situe à un niveau historique de 4 316 482 sièges proposés pour la destination Corse, soit +4,7 % par rapport à l’an dernier. Lorsque l’offre augmente dans ces proportions-là, forcément nous sommes attractifs ! ». Il fait remarquer que seulement 1 886 000 sièges sont mis à disposition par Air Corsica, le reste est le fait de multiples autres compagnies, dont des low-costs. « On parle de mauvaise saison, mais, au 30 avril 2025, on a compté 1 314 726 passagers dans nos aéroports, soit +3 % par rapport à 2024 et +4 % par rapport à 2019 qui est considérée comme l’année de référence. Là aussi, il y a le ressenti et la réalité ». Et d’asséner : « La destination Corse pose sans doute problème par un niveau de prix des transports, mais peut-être pose-elle aussi problème par un niveau de prix sur tout le reste ! Centrer le débat sur une problématique uniquement des transports, c’est fausser le débat. Le problème est bien plus global. Nous sommes face à une société qui subit de plein fouet la crise économique. Il y a bien d’autres problématiques plus profondes qui sont créées dans le territoire et que nous devons faire changer ».
Des irritants
Des arguments repris et étayés par le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, qui enfonce le clou : « Il y a un certain nombre d’irritants sur lesquels nous devons réussir à discuter et peut-être à converger. Le premier de ces irritants est le prix de la destination Corse. Le prix des transports est une composante importante, sans doute essentielle du prix global de la destination Corse, mais lorsqu’on dit que la destination Corse est chère, cela ne se résume pas au prix des transports ». Et d’expliquer que la fabrication du prix, facturé in fine au touriste, dépend de nombreux facteurs qui échappent largement aux acteurs du tourisme. « Si on compare le prix d’une semaine dans un hébergement identique en Corse, en Sardaigne, au Maroc ou en Tunisie, on n’est absolument pas sur les mêmes échelles de prix, notamment pour des raisons liées à la fiscalité et au coût du travail. Il faut être le plus compétitif possible sur les prix, tout en développant des facteurs de compétitivité autres qui permettent de rendre notre offre attractive par rapport à celles qui sont sur un segment identique de marché ».
Le prix du yield management
Concernant le prix du billet d’avion, il met en avant le yield management, une stratégie de tarification pratiquée couramment par les compagnies aériennes pour maximiser leurs revenus en ajustant les prix en fonction notamment de la demande. « Le prix moyen d’un tarif Orly-Paris est de 183 € hors-taxes, 289 € TTC en premier prix, y compris en saison. Plus on se rapproche du remplissage total, plus le prix du billet augmente. Ce yield management a conduit effectivement l’année dernière et il y a deux ans à avoir des prix de billets, l’été, jusqu’à 1000 € aller-retour pour des achats de dernier moment. Nous avons mené des discussions très tendues avec les délégataires que nous ne pouvons pas contractuellement empêcher de pratiquer ce management. J’ai dit que je n’acceptais pas, même si la pratique existait ailleurs, des billets proposés à 1000 €. Le coût induit de cette proposition, qui peut avoir sa logique et sa rationalité pour la compagnie aérienne, est pour tous les acteurs du tourisme et, par ricochet, pour les autorités politiques, une catastrophe ». Il indique que ces démarches ont permis d’abaisser le tarif maximal yield de 1000 € à 500 € chez Air Corsica, mais qu’Air France a refusé de suivre. Ceci posé, il compare les prix de la destination Corse à d’autres : « Marrakech-Orly par Transavia, sans bagage, 545 €. Si on rajoute un ou deux bagages, on est à 750, voir 800 euros. Toulouse-Orly, 575 €. EasyJet, les fameux low-costs : 1200 € au mois d’août pour un Charles de Gaulle -Ajaccio en 2023. Brest-Paris : 490 € ». Et de commenter : « Il faut qu’on réfléchisse en posant l’intégralité de la problématique de façon apaisée. Notre système global doit aussi s’équilibrer avec les résidents ».
Des effets pervers
Le président Simeoni revient, ensuite, sur la manifestation de Portivechju, d’abord avec une certaine ironie : « J’ai entendu des porte-paroles qui ont construit des villas à tire-larigot à 2 ou 3 ou 4 millions d’euros, dont certaines viennent concurrencer de façon déloyale, l’hôtellerie qui respecte les règles ! ». Avant de faire une mise au point ferme : « On va réviser le PADDUC, mais le PADDUC, pour lequel je vais me battre, ne facilitera pas ce type de construction. Le BTP, s’il est aujourd’hui en souffrance, c’est notre devoir de l’aider, mais notre choix politique sera d’accompagner, dans la discussion, sa réorientation vers des constructions de logement en accession à titre de résidence principale pour les gens de ce pays. Le BTP peut aussi rénover dans l’Intérieur, faire évoluer les maisons dans le cadre de la politique de maintien à domicile des personnes âgées que nous soutenons à un niveau inédit en France ». S’il ne cache pas son désaccord avec la manifestation de Porto-Vecchio, il se déclare favorable à la position prise par Femu a Corsica « qui a dénoncé un certain nombre de dérives, notamment du groupe Vatel. Ces fonds d’investissement bénéficient d’une défiscalisation. C’est vrai qu’ils ont eu un effet levier important en Corse, plusieurs centaines de millions d’euros d’investis, mais ils se font rémunérer à des niveaux beaucoup plus hauts qu’un actionnaire normal ». Il dénonce l’effet pervers de ces systèmes : « Ils sont pensés comme des systèmes de transition et d’accompagnement de l’accès au crédit, mais lorsque la crise vient, que l’entrepreneur ou l’hôtelier cherche un second souffle en matière de trésorerie et qu’il ne trouve pas les relais bancaires, il est pris à la gorge. Et c’est là que Vatel fait jouer la clause de cession de parts et parfois de cession totale avec le risque de se retrouver dépossédés. Il faut repenser les règles de financement et d’accès au crédit. La chance, que nous avons, est que l'essentiel de la structure du capital de notre industrie touristique est possédé par des Corses et qu’il faut continuer à défendre ». Et de conclure : « Nous aurons à faire des choix politiques. Si on a des désaccords, in fine, en démocratie, les désaccords se traitent par le dialogue ou par les urnes ».
N.M.
Des arguments repris et étayés par le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, qui enfonce le clou : « Il y a un certain nombre d’irritants sur lesquels nous devons réussir à discuter et peut-être à converger. Le premier de ces irritants est le prix de la destination Corse. Le prix des transports est une composante importante, sans doute essentielle du prix global de la destination Corse, mais lorsqu’on dit que la destination Corse est chère, cela ne se résume pas au prix des transports ». Et d’expliquer que la fabrication du prix, facturé in fine au touriste, dépend de nombreux facteurs qui échappent largement aux acteurs du tourisme. « Si on compare le prix d’une semaine dans un hébergement identique en Corse, en Sardaigne, au Maroc ou en Tunisie, on n’est absolument pas sur les mêmes échelles de prix, notamment pour des raisons liées à la fiscalité et au coût du travail. Il faut être le plus compétitif possible sur les prix, tout en développant des facteurs de compétitivité autres qui permettent de rendre notre offre attractive par rapport à celles qui sont sur un segment identique de marché ».
Le prix du yield management
Concernant le prix du billet d’avion, il met en avant le yield management, une stratégie de tarification pratiquée couramment par les compagnies aériennes pour maximiser leurs revenus en ajustant les prix en fonction notamment de la demande. « Le prix moyen d’un tarif Orly-Paris est de 183 € hors-taxes, 289 € TTC en premier prix, y compris en saison. Plus on se rapproche du remplissage total, plus le prix du billet augmente. Ce yield management a conduit effectivement l’année dernière et il y a deux ans à avoir des prix de billets, l’été, jusqu’à 1000 € aller-retour pour des achats de dernier moment. Nous avons mené des discussions très tendues avec les délégataires que nous ne pouvons pas contractuellement empêcher de pratiquer ce management. J’ai dit que je n’acceptais pas, même si la pratique existait ailleurs, des billets proposés à 1000 €. Le coût induit de cette proposition, qui peut avoir sa logique et sa rationalité pour la compagnie aérienne, est pour tous les acteurs du tourisme et, par ricochet, pour les autorités politiques, une catastrophe ». Il indique que ces démarches ont permis d’abaisser le tarif maximal yield de 1000 € à 500 € chez Air Corsica, mais qu’Air France a refusé de suivre. Ceci posé, il compare les prix de la destination Corse à d’autres : « Marrakech-Orly par Transavia, sans bagage, 545 €. Si on rajoute un ou deux bagages, on est à 750, voir 800 euros. Toulouse-Orly, 575 €. EasyJet, les fameux low-costs : 1200 € au mois d’août pour un Charles de Gaulle -Ajaccio en 2023. Brest-Paris : 490 € ». Et de commenter : « Il faut qu’on réfléchisse en posant l’intégralité de la problématique de façon apaisée. Notre système global doit aussi s’équilibrer avec les résidents ».
Des effets pervers
Le président Simeoni revient, ensuite, sur la manifestation de Portivechju, d’abord avec une certaine ironie : « J’ai entendu des porte-paroles qui ont construit des villas à tire-larigot à 2 ou 3 ou 4 millions d’euros, dont certaines viennent concurrencer de façon déloyale, l’hôtellerie qui respecte les règles ! ». Avant de faire une mise au point ferme : « On va réviser le PADDUC, mais le PADDUC, pour lequel je vais me battre, ne facilitera pas ce type de construction. Le BTP, s’il est aujourd’hui en souffrance, c’est notre devoir de l’aider, mais notre choix politique sera d’accompagner, dans la discussion, sa réorientation vers des constructions de logement en accession à titre de résidence principale pour les gens de ce pays. Le BTP peut aussi rénover dans l’Intérieur, faire évoluer les maisons dans le cadre de la politique de maintien à domicile des personnes âgées que nous soutenons à un niveau inédit en France ». S’il ne cache pas son désaccord avec la manifestation de Porto-Vecchio, il se déclare favorable à la position prise par Femu a Corsica « qui a dénoncé un certain nombre de dérives, notamment du groupe Vatel. Ces fonds d’investissement bénéficient d’une défiscalisation. C’est vrai qu’ils ont eu un effet levier important en Corse, plusieurs centaines de millions d’euros d’investis, mais ils se font rémunérer à des niveaux beaucoup plus hauts qu’un actionnaire normal ». Il dénonce l’effet pervers de ces systèmes : « Ils sont pensés comme des systèmes de transition et d’accompagnement de l’accès au crédit, mais lorsque la crise vient, que l’entrepreneur ou l’hôtelier cherche un second souffle en matière de trésorerie et qu’il ne trouve pas les relais bancaires, il est pris à la gorge. Et c’est là que Vatel fait jouer la clause de cession de parts et parfois de cession totale avec le risque de se retrouver dépossédés. Il faut repenser les règles de financement et d’accès au crédit. La chance, que nous avons, est que l'essentiel de la structure du capital de notre industrie touristique est possédé par des Corses et qu’il faut continuer à défendre ». Et de conclure : « Nous aurons à faire des choix politiques. Si on a des désaccords, in fine, en démocratie, les désaccords se traitent par le dialogue ou par les urnes ».
N.M.