​Le sénateur communiste Ian Brossat en Corse pour dénoncer la baisse du pouvoir d’achat

Written on 04/25/2025
Patrice Paquier Lorenzi

La section ajaccienne du Parti Communiste Français a lancé, ce jeudi après-midi, une campagne intitulée « Front uni contre la vie chère » pour alerter sur la baisse du pouvoir d’achat en Corse. En déplacement à Ajaccio, le sénateur communiste Ian Brossat est venu prêter main-forte aux militants corses. L’élu parisien dénonce l’inaction du gouvernement Bayrou face à l’inflation et accuse l’exécutif de « fuir un problème central pour des millions de Français ».

« Les enjeux de pouvoir d’achat sont centraux dans les préoccupations en Corse comme ailleurs. » Partant de ce constat, Ian Brossat, sénateur communiste de Paris, était à Ajaccio ce jeudi pour accompagner la section locale du Parti Communiste Français dans le lancement de sa campagne « Front Uni contre la vie chère ». Un appel à fédérer les énergies autour d’un mouvement de contestation, dans un contexte économique que les militants jugent de plus en plus tendu.

Avant ce lancement officiel, Ian Brossat s’est rendu à Baleone avec les représentants locaux du PCF pour apporter son soutien aux postiers en grève. Il dénonce une forme d’aveuglement du gouvernement face aux difficultés croissantes des Français. « Depuis les dernières élections législatives, tout est bon pour mettre de côté ces problèmes liés au pouvoir d’achat. Le Gouvernement cherche tous les prétextes pour ne pas traiter cette problématique (…) Les propositions du Front populaire concernant la revalorisation du travail, des salaires ou l’indexation sur l’inflation ont été balayées d’un revers de main par les divers gouvernements qui se sont succédé, au nom de la dette notamment. Maintenant, le nouveau prétexte pour ne pas augmenter les salaires, c’est la guerre et la hausse des dépenses militaires. »

« Des propositions visant à faire raquer le monde du travail »
Le sénateur communiste s’inquiète notamment de l’évolution du budget consacré à la défense, « prévu pour passer de 50 à 100 milliards d’euros dans les prochaines années », et alerte sur les répercussions possibles pour les plus modestes. « Ce sont les travailleurs à bas salaires, les retraités aux petites pensions, ou encore les chômeurs, qui vont devoir passer à la caisse. On entend aussi parler de réduire l’abattement fiscal des retraités ou de revoir l’indemnisation du chômage. On voit bien les cibles du Gouvernement. Cela nous inquiète beaucoup. »

Ian Brossat dénonce également le manque de conditions associées aux aides publiques versées aux grandes entreprises. « Ces aides sans contrepartie représentent chaque année plus de 200 milliards d’euros, alors même que ces entreprises licencient, versent des dividendes énormes et continuent de percevoir des subventions de l’État. »

Des propositions locales face à une situation insulaire préoccupante
Avant lui, Marc-Antoine Leroy, secrétaire du PCF à Ajaccio, a rappelé l’ampleur des difficultés vécues en Corse. « La problématique du pouvoir d’achat touche une grande partie de la population en Corse, comme sur le Continent. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer une grande campagne locale afin de proposer des solutions concrètes aux difficultés rencontrées. » Il a notamment évoqué une inflation insulaire estimée à 30 %, un revenu annuel inférieur à 15 290 euros pour 40 % des salariés corses en 2022, et un écart global de 7 % sur les prix selon l’INSEE. « La cherté de la vie ne cesse de s’aggraver. » Parmi les propositions avancées : « le contrôle et le blocage des prix, une politique ambitieuse de construction de logements sociaux, la revalorisation de la prime de transport et son extension aux retraités. »

Le PCF appelle enfin à élargir ce combat à l’échelle collective. « Nous prévoyons d’organiser un grand rassemblement devant la Préfecture avant l’été pour porter ces revendications. Nous lançons un appel à toutes les bonnes volontés pour nous rejoindre dans ce mouvement dans les prochaines semaines. »